Daedelus – « Love To Make Music To »

Daedelus – « Love To Make Music To »

Love To Make Music To[Album]
23/06/2008
(Ninja Tune/Pias)

Marquée du sceau de l’innovation depuis une première sortie en 2002, la discographie du californien Daedelus étonne, intrigue, force l’admiration pour ce personnage atypique et précoce, aussi à l’aise en producteur estampillé Stones Throw qu’en Géo Trouvetou pour le compte de Warp, habitué à se jouer des étiquettes quelles qu’elles soient, forcément réductrices d’un talent dont il a su tirer le meilleur parti. Multi-instrumentiste avant d’atteindre l’adolescence, membre de groupes rock, ska, jazz (on en oubli sûrement) par la suite, celui dont le pseudonyme renvoie à un goût prononcé pour les expériences en tout genre n’a pas chômé. Avec ce neuvième album inspiré par les raves Londoniennes du début des 90’s, le dandy prolifique entend à nouveau faire parler de lui. En bien.

Alternance de montées et de descentes, le disque en forme de patchwork coloré s’autorise toutes les digressions, sans jamais se départir d’une touche de « romantisme » – présente dès l’introduction « Fair Weather Friends » et sa ritournelle obsédante – qui fait la marque de fabrique du maestro. Loin de s’enfermer dans les expériences abstraites, « Love To Make Music To » navigue avec le même brio entre les rythmiques déstructurées (« Get Off Your HiHats ») et le R’n’B haut de gamme (« My Beau » featuring Erika Rose et Paperboy). Il s’autorise aussi un retour insouciant en enfance (« Drummery Jam ») avant de taquiner le pitch de « If We Should » en duo avec Laura Darlington, sa femme, le tout sans négliger les références plus explicites aux soirées précitées, à l’image du single « Hrs:Min:Secs » et de sa montée irrésistible, ou encore de « I Took Two » qui fleure bon le rassemblement interlope, ambiance infrabasses et cadence au métronome

En cinquante-cinq minutes d’un joyeux bordel organisé, « Love Make Music To » remplit haut la main le cahier des charges auquel semble astreint son auteur : éclectique, expérimental et tout à fait digeste. Daedelus trace le même sillon avec une bonne longueur d’avance sur la concurrence, et parvient à rendre accessible une musique composite grâce à un sens inné de la mélodie et une subtilité perceptible. Un disque à la hauteur de ce touche-à-tout d’exception

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