Daedelus – « Bespoke »

Daedelus – « Bespoke »

dae180Album
(Ninja Tune)
28/03/2011

Daedelus bouffe à tous les râteliers. Ou plutôt, tous les râteliers bouffent du Daedelus. Brainfeeder, All City, Stones Throw, Warp ou Alpha Pup, ce génie semble avoir un bureau dans les immeubles des meilleurs labels alternatifs contemporains. Cependant, il est clair que le producteur ne se contente pas de tirer un bout de papier dans un chapeau pour savoir à quelle structure il va envoyer tel ou tel disque. Contrairement à ses albums « Exquisite Corpse« , « Denies The Day’s Demise » ou « Live At Low End Theory » pour ne citer que trois exemples, il semble privilégier Ninja Tune pour ses productions les plus gaies et accessibles. « Bespoke » rejoint alors le brillant « Love To Make Music To » sorti en 2008 dans la catégorie rayon de soleil. En faisant appel à des musiciens – drums, guitares, claviers – Daedelus donne une énergie live à une musique toujours aussi anticonformiste et inénarrable. Histoire d’enfoncer le clou et de décupler l’envie de jeter une oreille à cet énième disque, il a toujours le chic pour choisir des featurings alléchants, parfois inopinés, à commencer par le trop rare Milosh dont la voix angélique plane au-dessus des instrumentations aussi joyeuses qu’alambiquées de « Tailor-Made ». Inara George, quant à elle, casse subtilement l’effet dark de la soul dramatique et lancinante de « Penny Loafers ». Avec sa voix de conteur d’histoires, Young Dad adoucit le kaléïdoscopique « One And Lonely », le genre de morceau victime d’un cerveau parfois trop riche en idées simultanées, tout comme le fantomatique « French Cuffs », terrain de jeu difficile pour le doué Baths qui s’en sort façon esprit-es-tu-là au milieu de tablas antipathiques. Bilal offre lui aussi son talent de soulman sur l’aérien et bordélique « Overwhelmed » et, évènement, Busdriver oublie son flow supersonique pour se déguiser en Tom Jones le temps de l’espèce de broken-house-baléarique « What Can you Do? ». Côté morceaux instrumentaux, on retiendra le clavier jovial qui s’éclate dans le monde de Teletubbies de « Sew. Darn. Mend. », ou « Suit Yourself » qui ressemble à un générique de Dallas nouvelle génération, au milieu d’un disque qui prouve une fois de plus que le californien est toujours de la partie pour écrire le futur de la musique électronique…

En écoute

Disponible sur
itunes35


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