25 Mar 11 Cut Copy – « Zonoscope »
Album
(Modular)
07/02/2011
Pour maîtriser à ce point ce type de revival, les Cut Copy ont sans doute un téléphone à cadran dans le salon, une peluche de Grosquick dans leur chambre, et du Banga dans le frigo. Rien de tel en effet pour s’imprégner des années 80, et recracher un son fidèle à cet âge d’or de la musique avec une qualité de production contemporaine. Autoproduit, puis mixé par Ben H.Allen (Animal Collective, Gnarls Barkley), « Zonoscope » est le troisième album d’un groupe australien qui s’exporte plutôt bien hors de son continent. D’ailleurs, vous croiserez sûrement cet été leurs airs synth-pop et leurs chansons délicieusement disco. Cependant, aimer Cut Copy conditionne un tas de choses: apprécier la voix rétro du chanteur, les mélodies simples, comme les textes pleins de clichés. Premiers exemples, la ligne de synthés basique et les envolées mélodiques sirupeuses de « Need You Know », ni plus ni moins du Depeche Mode en plus timide, ou le premier single « Take Me Over », véritable tube doucement funky comme chanté par Curry & Coco et les Pet Shop Boys réunis. Pas de doute, s’il était sorti il y a 25 ans, on écouterait encore le 45 tours avec notre nom écrit au stylo bille sur la pochette. Pour ceux qui aiment les échantillons gratuits, le très Beatles « Where I’m Going » est dispo en téléchargement sur leur site, sans forcément être représentatif des onze titres qui composent « Zonoscope ». Aussi, difficile de dire si on aime des chansons comme « Alisa » ou le radieux « Hanging Onto Every Heartbeat » en fin d’album. Du coup, la limite de Cut Copy réside peut être dans un certain essoufflement sur la longueur. Mais quoiqu’il advienne, on apprécie les synthés caricaturaux qui s’expriment sur « Pharaohs & Pyramids », le psyché « This Is All We’ve Got » qui s’écoute avec des petits yeux, ou « Blink And You’ll Miss A Revolution » où l’on croirait entendre David Bowie chanter sur une instru de Lil’Louis. Avec plus ou moins de classe et d’originalité, Cut Copy rend ses armes à la pop, celles de l’époque où la frontière entre bon son et musique jetable n’était pas aussi marquée qu’aujourd’hui.
En écoute
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