Cult Of Luna – « Vertikal »

Cult Of Luna – « Vertikal »

cult180Album
(Indie Recordings)
11/01/2013
Metal

Le temps semble long mais imprégné. Le lent périple des suédois évoque mille images, traverse mille paysages et se pose à point nommé, pour un instant toujours singulier. Véritablement réfléchi et abouti, s’amusant des concepts, manifestes et autres appellations ambitieuses et pédantes, “Vertikal” s’impose, quatre années après “Eternal Kingdom”, comme un nouveau chapitre important dans un moment opportun pour l’histoire d’un groupe sérieux et un rien solennel.

Fini la puissance naturelle des grands espaces sauvages suédois comme maîtresse de leur imaginatif. À le lire, il y a chez Johannes Persson le désir d’en finir avec cet aspect. Tout doit être à l’inverse, quitte à volontairement provoquer la ville, l’industriel, le sinistre et la dépression. Largement alimenté et inspiré du mouvement expressionniste et art-déco allemand du début du XXème, avec comme références phares les attraits géométriques et la dystopie avant-gardiste du film “Metropolis” de Fritz Lang, Cult Of Luna change de teinte. Gare à ce qu’un subtil calcul ne fasse pas défaut au spontané.

Influences admises, Cult Of Luna sait être convaincant et ne démord pas de son talent à construire des édifices. Après une fine introduction très arty (“The One”), mélange d’angoisse et d’esthétisme proche d’un “Funeral Of Dancing Queen” de Purcell époque Kubrick, le vif s’érige rapidement.  S’y ressent le poids d’une musique définitivement à eux et pour eux, avec cette maîtrise de l’explosion, ce contrôle de la mélodie dans l’abîme (“Mute Departure”, “In Awe Of”). Quand le groupe passe par des phases plus répétitives mais toujours évolutives (“Synchronicity”) il touchera alors au mirifique dans ce qui pourrait représenter le parfait cocktail de tout ce qu’il sait faire de mieux: une colossale fusion de nuances, de rythmes et de sonorités avec ce sens aigu pour la composition d’ambiances inspirées et inspirantes (les dix-neuf majestueuses minutes de “Vicarious Redemption”). Le trouble est cinglant tant l’effet est instantané. Alors l’authentique se perpétue et le reste grandi au gré des impressions. D’une lutte entre ataraxie et effervescence, entre cris et quiétudes, Cult Of Luna avance d’un pas assuré et cohérent dans le fastidieux chemin du métal moderne et continue de s’élever un peu et de fixer des vertiges.

itunes27

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