CSS – « La Liberacion »

CSS – « La Liberacion »

css18011Album
(Cooperative Music)
19/08/2011
Mauvaise blague

Plus de nouvelles de CSS depuis trois ans et, très sincèrement, peu d’oreilles s’en étaient émues. Ce salvateur cesse donc avec « La Liberaçion », nouveau chiard au titre qui pourrait évoquer l’actuelle motivation des Brésiliens. Leur égérie Lovefoxxx ne s’était d’ailleurs pas cachée d’avoir autre chose en tête que de se remettre en piste. L’histoire aurait pu s’arrêter là mais visiblement, l’accumulation des factures a servi d’électro-choc pour relancer la machine. Ce septième album s’ouvre donc sur « I Love You », titre mensonger au regard de cette misère sonore longue de 3:54 minutes. On y entend une Lovefoxxx lancer un “Another year has passed and here I stand” qu’on ne contredira point. « Hits Me Like a Rock » sonne plutôt comme le véritable départ de cet album, les mélodies naïves reflétées par des synthés ronds faisant de ce second titre un moment agréable, bien que typiquement formaté pour les F.M. Vient alors un « City Grrrl » introduit par une guitare flamenca (!), précédant des nappes de synthés plus dance. Comme un diesel, CSS devient plus intense même si le choix d’intégrer d’autres notes hispaniques avec cette trompette redondante n’est guère fameux.

Honnêtement, cette première partie d’album est assez indigeste et semble bon pour finir quelque part dans une de ces compilations nous vantant les meilleurs hits d’Ibiza. La suite relève un peu le niveau avec « Echo of Love », plus subtil avec ces guitares afro typiques de l’indie-pop actuelle. La voix de Lovefoxxx devient subitement plus sympathique et donc, supportable. Cette première réussite s’accompagne d’un des meilleurs moments de l’album: « You Could Have It All », une surprenante ballade pour les Brésiliens. Construite autour de quelques notes de piano, de guitares et d’une basse post-punk, la composition fonctionne parfaitement, légère et enlevée, poussant les voix au fond. Certainement leur plus belle inspiration. Il n’en sera pas de même avec celui qui donna son titre à l’album: « La Liberaçion », écrite en hommage à la libération féminine, est un bref amas de pseudo-punk, bien fébrile et trop candide pour approcher le L7 dont il se réclame.

La suite s’avère tout aussi dispensable avec « Partners in a Crime », une autre ballade en guise de semi-échec seulement puisque la voix de Lovefoxxx s’avère plus posée, plus suave et plus sincère. Simplement, cette petite comptine pop n’apporte pas grand chose à notre vie, et les productions electro-funk de CSS s’accorde mal au genre, surtout avec un son de basse aussi affreux, et ces envolées de piano conçues pour les mauvaises performances de centre contemporain de campagne. On passe sur « Ruby Eyes » pour s’attarder un peu par défaut sur « Rhythm to the Rebels ». Plus grunge, plus intense, toujours revendicatif, le morceau manque cependant sa cible, gâché par une désinvolture empêchant toute ampleur. Dommage. On revient sur l’agréable « Red Alert », très pop, plus épuré également, même s’il semblerait que CSS avait déjà composé ce morceau au moment de « Donkey » (2008).

Enfin, « Fuck Everything » revient aux fondamentaux de CSS avec une énergie riot-girl qui fit son identité. Mais n’est pas Peaches qui veut, le titre est efficace mais de nouveau, le groupe ne va pas jusqu’au bout et l’explosion se fait attendre jusqu’à la conclusion du morceau. Il ne se sera rien passé. À croire que le combo souffre d’anosognosie présidentielle et n’est plus capable de se remémorer son énergie d’antan. Un sentiment qui prédomine tout au long de l’écoute de « La Liberaçion », l’ensemble étant bien faible et naïf, trop hétérogène pour avoir un quelconque intérêt. Sur l’action, CSS s’est planté, et si les meilleures blagues ont une fin, il serait grand temps que nos amis prennent la devise à leur compte.

En écoute

Disponible sur
itunes9


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