21 Juil 08 CSS – « Donkey »
[Album]
21/07/2008
(Sub Pop/Pias)
Trop souvent piégé dans ses propres stéréotypes, la scène musicale brésilienne n’en est pas moins variée, allant bien au-delà des sempiternelles sambas de carnaval que les filles dansent en string sur les plages ensoleillées, aux vues de mâles affamés sirotant leur caipirinha. Pour preuve ces dernières années, c’est l’electro rock de CSS (Cansei De Ser Sexy) qu’on pouvait entendre s’échapper des clubs, quand s’éteignaient sifflet et percussions.
Le premier album du groupe de Sao Paulo, bien dans l’air du temps jusqu’à être repris par une pub Apple, n’avait d’ailleurs pas manqué de faire parler de lui, enflammant la blogosphère et les mélomanes à la pointe de l’actualité, mais aussi pour être la première signature sud américaine de Sub Pop, légendaire label de Seattle. Deux ans sont passés, et la musique de CSS n’a pas manqué d’évoluer. C’est en tous les cas ce que « Donkey » laisse penser, les Brésiliens prenant clairement leurs distances avec ces brûlots dansants et sophistiqués auxquels ils nous avaient habitués, et qu’on s’attendait à retrouver ici une nouvelle fois. Bien sûr, il en reste encore, à peine convaincants (« Let’s Reggae All Night », « Move »), comme si le combo atteignait les fonds de cuve dans ce registre (« Believe Achieve »). Au lieu de cela, il s’affiche plus regaillardi que jamais en laissant ressurgir ses vieilles influences qu’il cachait sous sa couche de paillettes, celles du rock alternatif du siècle dernier et ses Pixies, Breeders, Bikini Kill et L7, communs à tous ces trentenaires passés par le rock. Ca ne va donc pas sans une poignée de tubes (« Rat Is Dead (Rage) », « How I Became Paranoid », « Air Painter », l’imparable « Left Behind »), formatés certes mais tubes quand même, qui ne manqueront pas de séduire les radios spés influentes, caressées dans le sens du poil par une production léchée et malheureusement trop lisse. Loin d’être une déception pour autant, il manque simplement à ce « Donkey » un côté abrasif et spontané qui le remette justement dans son contexte, lui et l’imprévisibilité du groupe, une de ses grandes richesses qui, sur ce coup là, fait pschitt
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