Crocodiles – “Crimes Of Passion”

Crocodiles – “Crimes Of Passion”

crocoAlbum / Zoo Music / 20.08.2013 / Indie rock de plage. Après deux albums en forme de revisite post-moderne de ses écoutes adolescentes, Crocodiles avait séduit une large audience, se faisant l’alter-ego américain de The Horrors. S’il avait pu contribuer à accroître sa notoriété, son troisième volet ”Endless Flowers” fut certainement la première déception de sa discographie tant le groupe semblait plafonner dans une certaine platitude flower power. Adieu hymnes noirs et poussées fiévreuses, le duo était passé de l’ombre à la lumière.

Malgré son titre et celui de ses morceaux, ”Crimes of Passion” n’infirme pas cette nouvelle direction. Si le combo s’est forgé un son abrasif durant ses précédents travaux, ce dernier n’est plus au service de pérégrinations psychés mais bel et bien de pop songs au format FM, suffisamment universelles pour élargir son audience. À défaut de nous rassurer, l’introductif ”I Like It In The Dark” laisse d’ailleurs songeur car, si la mélodie accroche efficacement, des arrangements poussifs de piano et d’atroces choeurs nous laissent au bord de la route.

Évidemment, Crocodiles sait faire le job et enchaîne par la suite ses ritournelles avec efficacité. À ce titre, ”Crimes of Passion” comporte plus de tubes que son prédécesseur. Supervisé par Sune Rose Wagner des Raveonettes, ensoleillé et enjoué malgré ses paroles sulfureuses, le duo marie plus que jamais sa Californie natale avec ses affinités britanniques. Pour autant, l’usine mélodique ennuie par sa politesse. Sorti sur le propre label de Welchez et sa Dum Dum Girl de compagne, l’album semble avoir été conçu dans un environnement probablement trop confortable pour que ses géniteurs s’aventurent plus loin.

Il faut attendre ”She Splits Me Up”, réminiscence de leurs envolées passées, pour entrevoir un semblant d’intensité. Et quand bien même le groupe nous plonge dans ses références intimes (”Marquis de Sade”, ”Un Chant d’Amour” écrit autour du film éponyme de Jean Genet), l’ensemble manque cruellement d’âme. Lissé par une production démesurée, ce nouvel opus ne sera qu’un interlude divertissant sur l’autoroute qui nous mène aux vacances. Loin d’être passionnel, ce crime là est anecdotique.

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“Marquis de Sade”, “She Splits Me Up”


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