Cory Hanson – ‘Pale Horse Rider’

Album / Drag City / 16.04.2021
Americana first

L’histoire raconte que Pale Horse Rider est le résultat d’une longue introspection arrosée de café et de bière en plein désert, de cactus psychotropes et de feux de camp. Le côté cow-boy solitaire et chevaux sauvages n’est pourtant qu’une facette du récit : derrière lui se cache une écriture sensible et émouvante. Celle de Cory Hanson, chanteur et guitariste échappé de Wand – et de Los Angeles. Ancré dans la thématique des grands espaces et le penchant country-rock assumé, le disque s’apprivoise pour que la facture somme toute très classique de la première écoute dévoile des détails chatoyants : les gazouillis d’oiseaux à la fin de Paper Fog, le vibrant interlude de Necklace ou encore les percussions concluant Birds Of Paradise, effleurant le titre avec majesté comme un vol d’oiseaux migrateurs surplombe le paysage. Cory Hanson prend un bol d’air frais, invitant la nature environnante à prendre part à la composition (Surface To Air), laissant respirer ses titres comme lui semble inspire l’air chaud du désert à pleins poumons. C’est cette délicatesse qui fait justement du bien. La composition est merveilleusement équilibrée : le chant est doux, la guitare joue à voix basse, la musique est soignée et trouve amplement à s’exprimer comme avec Pigs ou le monumental Another Story from the Center of the Earth. Il faut être assez sûr de son talent pour sortir pareil disque et Cory Hanson ne s’est pas trompé. Sans élancements mais avec douceur, il raconte comme avec Vegas Knights ce léger vague à l’âme americana.