08 Déc 08 Common – « Universal Mind Control »
[Album]
08/12/2008
(Barclay/Universal)
D’abord prévu avant l’été sous le titre « Invicible Summer », Common a du ronger son frein et repousser la sortie de son huitième et nouvel album en ce mois de décembre. Après de longs mois d’attente, attisés par quelques extraits prématurément lâchés et moults effets d’annonce, c’est donc dans le froid hivernal que « Universal Mind Control » voit le jour, habillé de ces seulement dix titres. En effet, le MC de Chicago, toujours habile mais timoré quand il s’agit de prendre des risques, clamait haut et fort prendre ses distances avec Kanye West et ses deux précédents albums, « Be » et « Finding Forever« , pour se replacer sous l’influence des sonorités électroniques, chères aux Neptunes avec qui il avait déjà brillamment collaboré sur quelques titres de « Electric Circus«
Cette fois, Pharrell Williams et Chad Hugo s’en sont appropriés la grosse majorité, laissant poindre avec eux la promesse d’un opus qui allait définitivement redonner du peps à un Common, certes toujours au dessus du lot, mais sous le coup d’une dangereuse routine. Alors quand sonne l’entame du disque via le titre éponyme, l’enthousiasme est à son comble, la version du duo envoie, dansante et efficace, et accueille avec une logique implacable un flow placé au millimètre. Mais si l’équipe reste là même sur « Punch Drunk Love » accueillant le featuring de Kanye West, le soufflet redescend immédiatement avec la nonchalance du morceau provoquée par quelques mièvreries contrastant avec l’énergie déployée juste avant. « Make My Day » tente bien de rectifier le tir, mais le beat enjoué de Mr DJ, et le featuring de Cee-Lo définitivement connoté Gnarls Barkley, le condamnent à l’indifférence et la banalité
Il faut donc attendre « Sex 4 Sugar » pour redorer l’image d’un début en demie teinte. Là, le trio Common/Neptunes laisse échapper quelques étincelles, à la fois réconfortantes, et frustrantes car trop rares. Heureusement, armés de la carte de la diversité, « Announcement (feat Pharrell) », « Gladiator » et l’ovni funky « What a World (feat Chester French »), offrent un bon compromis entre un registre déjà largement entendu et cet autre plus clinquant qui, sur toute la longueur de ce disque, l’aurait condamné à l’indigestion. On pense alors ce « Universal Mind Control » sur de bons rails. C’était sans compter sur « Changes » et le final « Everywhere (feat Martina Topley Bird) » qui, dans un contexte plus nu soul, auraient attiré les louanges, mais qui brisent ici toute la cohérence du tracklisting, déjà bien amputée par le choix quelque peu regrettable de ne pas avoir confié l’intégralité de l’album au duo
L’intention était bonne, mais le constat est cinglant: Common continue de courir après ses succès passés, frappé du même syndrome que quelques vieilles gloires du golden age bien assises sur leurs lauriers, elles aussi en pleine période de transition, fuyant la routine tout en ne se laissant pas plus le temps d’innover. « Universal Mind Control » nous dépose donc à mi-chemin d’un parcours qui s’annonçait pourtant excitant. De quoi rester sceptique quant au potentiel d’un prochain album (« Believer ») déjà annoncé pour l’an prochain et pour lequel il serait peut être de bon ton de déjà prévoir un itinéraire bis. Ecoutez un extrait ici.
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