Civic – ‘Future Forecast’

Civic – ‘Future Forecast’

Album / Flightless / 26.03.2021
Punk garage

Trop souvent oubliée dès qu’on aborde les berceaux historiques du punk, l’Australie se rebelle et crie haut et fort, à qui veut bien l’entendre, qu’elle n’est pas seulement une terre psychédélique moderne, celle des Pond, Tame Impala ou King Gizzard & The Lizard Wizard. En effet, 40 ans plus tôt, elle était aussi celle de The Saints, Radio Birdman ou Birthday Party, trois groupes parmi de nombreux autres qui en on fait la source intarissable d’un punk rock bien décidé à ne plus se laisser faire et à ressortir les crocs. Tropical Fuck Storm, Amyl & The Sniffers, Total Control, Eddy Current Suppression Ring ou Skegss sont quelques uns de ceux qui ont déjà cassé leur laisse pour venir grogner jusqu’en Europe. Armé de son irrésistible premier album sorti chez Flightless Records, label de ses compatriotes de King Gizzard, Civic ne compte pas se contenter de leur renifler le derrière.

Future Forecast fait un bien fou. Parce qu’il sent la sueur, la chaleur moite, la bière qui colle au semelle, tout ce à quoi on peinait encore à donner de la valeur il y a maintenant deux ans, quand New Vietnam offrait déjà un sérieux aperçu de la facilité du groupe de Jim McCullough à balancer les hymnes punk garage, aussi intenses que spontanés. Civic n’étant pas du genre à tourner autour du pot, il lâche ses plus beaux atouts dès l’entame : l’authenticité d’un son crasseux, l’arrogance de son chant, la force de ses mélodies, le tranchant de ses riffs, le vertige de ses soli. Sur cette base parfaitement boulonnée, le quintet de Melbourne – comme impossible à dater – redessine avec une aisance impressionnante tout le patrimoine rock de son riche pays.

A coups de penchants power pop (Radiant Eye), de frénésie punk (Another Day, Hollywood Nights in Hamburg), de noise rock carnassier (Shake Like Death), de franches invitations au air guitar (Back to You), et d’hymnes lumineux à postillonner au bout d’un bar de pub (Tell The Papers), Civic s’appuie sur un contraste de tous les instants pour retracer 50 ans de rock d’un bout à l’autre de son disque. Le tout sans qu’on ait vu autre chose passer qu’un plaisir jubilatoire et quelques regrettés fantômes. Ne reste plus au groupe qu’à débouler de ce côté du globe, y sortir son disque pour l’instant impossible à trouver sans y laisser un bras, et combler définitivement un public européen tout en chaleur.

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A ECOUTER EN PRIORITE
Radiant Eye, As Seen On TV, Tell The Papers


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