City And Colour – « Little Hell »

City And Colour – « Little Hell »

city180Album
(Vagrant)
07/06/2011
Pop folk

Il y a trois ans, ce bougre de Dallas Green avait fait fort. Alors que nous frôlions l’overdose des douces chansonnettes acoustiques interprétées par d’anciens coreux au profil de taulard, cet ancien Alexisonfire avait fait de « Bring Me Your Love » une exception inattendue, reflétant au mieux ses indéniables talents de songwritter. Depuis, le canadien s’est donné le temps de parfaire son style, d’approfondir son approche, de peaufiner les détails de ce délicat « Little Hell », évidente confirmation malgré quelques défauts persistants. En effet, finie la production brute qui enrobait jadis ses morceaux. Ici, Green se lance dans le grand bain les deux pieds en avant, et offre ce qu’il faut à sa perceptible sensibilité pour qu’elle devienne la clé de voute de cette nouvelle enfilade de ballades maison: la richesse d’orchestration, les arrangements discrets et justement mesurés. Pour cela, il a fait appel au savoir faire de Alex Newport, producteur déjà passé chez At The Drive In ou Death Cab For Cutie, autant capable d’affubler un disque d’une efficace rugosité, que de l’aseptiser. C’est malheureusement un des défauts de ce nouvel album qui n’avait pas besoin de cela pour parfois tirer légèrement vers l’eau de rose. Cet aspect, désagréable en quelques occasions (« We Found Each Other In The Dark », « Little Hell »), s’efface pourtant très vite sous les assauts mélancoliques de ce dur au coeur tendre qui, durant une dizaine de titres profonds et spacieux, ne cesse d’hésiter entre pop à tous crins (« Natural Disaster », « Sorrowing Man »), et folk larmoyant (« Northern Wind », « O’Sister », « Silver And Gold »). Bien qu’il soit ici ou là particulièrement convaincant dans un contexte étoffé (« Fragile Bird », « Weightless »), c’est d’ailleurs dans la chaleur du bois que Dallas Green se montre le plus à son aise, parvient sans le moindre mal à s’amuser avec notre pilosité. Illustration avec le magnifique « The Grand Optimist », certainement une des plus belles chansons qu’il ait jamais écrite, et qui restera comme la marque repère d’un disque qui, au delà de ses illuminations, finit d’introniser City And Colour parmi les plus belles voix du genre. La beauté dans son plus simple appareil.

Disponible sur
itunes19


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