Choochooshoeshoot – « Playland »

Choochooshoeshoot – « Playland »

choo180Album
(Kythibong/Rejuvenation/ATRDR)
06/2012
Noise rock

A quoi bon s’affoler quand les ainés qu’on admire sont des pontes des années 90, et que peu sont ceux à tenter de chambouler la hiérarchie? Formé en 2004, Choochooshoeshoot sort huit ans après ce qui n’est que son deuxième album, la suite d’un « Choose Your Own Romance » qui, il y a une poignée d’années maintenant, avait amassé une liste d’éloges aussi longue que le bras qu’il faut pour se tatouer le nom du groupe en grosses lettres. Pourtant, entre temps, la vie du quatuor n’a pas forcément été des plus paisibles, partagée qu’elle fut entre quelques dates pour le plaisir, et un changement de chanteuse qu’il lui a fallu bien gérer tant l’ancienne tenait bien sa place dans la personnalité comme dans l’efficacité du combo nantais. Dès lors, Choochooshoeshoot aurait pu se retrouver avec un beuglard viril et sans grande finesse ou, pour tenter coute que coute la continuité, une chanteuse quelconque qui aurait considérablement fait retomber le soufflet. Plutôt que cela, Philippe, Thomas et Gildas se sont fait une nouvelle copine qui semble avoir tout compris de leur registre tant, avec son style parlé et ses gueulantes répétées, elle semble être là depuis toujours. Elle, c’est Caroline qui joue maintenant aussi dans Patricia mais qui continue quand même de remplacer Chrystelle… Avec brio donc, comme elle ne cesse de le prouver sur les huit titres de ce « Playland », entièrement dévoué lui aussi à l’école de Chicago rendue célèbre par les Shellac ou Jesus Lizard. Comme eux, mais aussi comme pas mal de leurs camarades nantais, les Choochooshoeshoot dévoilent une fois encore au grand jour leur irrépressible attirance pour ce rock complexe, brut, angulaire, et oppressant, ainsi que cette délicieuse manie (indispensable il va sans dire) de toujours piétiner les bas côtés des sentiers battus. Aussi, à l’instar de tous ceux qui ont eu recours à elle, cette approche sans concession a un prix que « Playland » paye en délaissant parfois la mélodie. Avec pour conséquence de tenir seulement en haleine, et de bout en bout, les plus férus du genre. Mais ça, on ne s’étonnerait pas que ce ne soit pas totalement involontaire…

En écoute intégrale



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