28 Août 12 Cheek Mountain Thief – « Cheek Mountain Thief »
Album
(Full Time Hobby)
20/08/2012
Folk
Si on considère que la pop du Grand Nord se montre actuellement nettement plus créative que celle de ses confrères anglais ou américains, le premier album de Cheek Mountain Thief peut-il s’entendre comme un acte de réconciliation entre scandinaves et anglo-saxons? Il y a un peu de ça en effet. Né d’une histoire d’amour entre Mike Lindsay, chanteur et tête pensante de Tunng, et une islandaise, ce premier album éponyme propose un ensemble de compositions d’une pureté saisissante, loin de toute cette foire au formatage orchestrée par NME, Pitchfork et compagnie.
Avec ce side-project (quoique le terme semble un peu péjoratif tant Cheek Mountain Thief semble un projet à part entière), l’ex-Tunng frappe fort en compagnie de musiciens locaux qu’il a rencontré suite à sa romance islandaise, comme un tremplin à une belle réinvention de soi. Mais ce qui obsède surtout l’oreille, c’est cet enchainement de morceaux qui semblent extraits d’un souvenir toujours vif, d’une émotion réelle qu’il souhaite pour de bon exprimer. Ce qui domine ici, c’est la sincérité de la folk proposée par la bande. Aucune trace de coquetterie narcissique donc, seules restent des compositions aux humeurs indécises, des compositions abandonnées au monde et ses chimères au sujet desquelles on concèdera simplement quelques ressemblances avec l’Amérique (celle des Fleet Foxes), refusant toute autre comparaison flemmarde. Eh oui, si l’équipe diffère, l’ambiance, elle, ne change pas: c’est toujours aussi rafraichissant (« Strain »), voyageur (« There’s A Line « ) et lumineux (« Snook Pattern »).
En quittant cette Angleterre où notre imagination le tenait, Mike Lindsay entame admirablement un nouveau chapitre de son histoire. Et il frappe fort avec cet album éponyme qui jamais ne rime avec déprime. Un jour, surement, on le remerciera.
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