09 Mar 12 Ceremony – « Zoo »
Album
(Matador)
02/03/2012
Punk garage
Allez comprendre. Avant même que Ceremony sorte son premier album en 2006, ses compositions ne cessaient de gagner en vitesse, comme pour refléter les envies de décibels de ces californiens pour le moins remontés, aux influences particulièrement floues (Joy Division, Tom Waits, Black Flag et Pink Floyd sont quelques unes des autoproclamées), débarrassés de toute autre préoccupation que de faire du petit bois aux côtés des pontes de l’époque. D’ou l’étiquette « powerviolence » qui leur collait souvent au train. Seulement, depuis la sortie de « Still Nothing Moves You » en 2008, sa discographie affiche constamment une tendance inverse, donnant raison aux principaux intéressés qui, plutôt que de valider leur statut de groupe punk/hardcore, ont toujours préféré se considérer comme des punks jouant une musique à haut volume. Nuance. La preuve, si leurs morceaux ne sont dorénavant plus exécutés pied au plancher, les cinq n’en ont pas pour autant laissé tomber l’intensité qui a toujours été la leur.
Sur la lancée d’un « Rohnert Park » (2010) nettement plus aéré et rock n’roll que ses deux prédécesseurs, Ceremony enfonce le clou, continue de creuser le fossé avec son passé en se cantonnant plus encore au format chanson, nouveau pour lui qui était habitué à brailler et donner sans compter. C’est d’ailleurs certainement une des particularités de ce « Zoo » qui ne manquera pas de faire grincer les dents de ses plus vieux fans, ceux qui auront toutes les difficultés à ne pas se sentir dépaysés à l’écoute de titres souvent trop linéaires, nettement plus ancrés dans le garage rock, sans grand intérêt pour eux (« Citizen », « Quarantine »). S’il serait malhonnête de leur donner tort tant on flirte parfois avec l’ennui (« Repeating The Circle », « Brace Yourself », « Hotel »), cette nouvelle salve aligne quand même pour sa défense quelques morceaux diablement efficaces. C’est notamment le cas de l’entame « Hysteria » (un des premiers titres de Ceremony que le public pourra reprendre en choeur), de « World Blue » qui aura raison de quelques vertèbres, mais aussi de l’accidenté final « Video » qui permettra à ce « Zoo » – premier album du groupe pour Matador, et le mieux produit de tous – de gratter quelques points in-extremis.
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