29 Mai 22 Cave In – ‘Heavy Pendulum’
Album / Relapse / 20.05.2022
Post hardcore metal
L’une des forces de Cave In est probablement qu’il est avant tout une bande de potes aux goûts musicaux éclectiques, ayant en commun des envies d’explorations sonores. C’est sûrement ce qui a toujours poussé le quatuor à innover, quitte à parfois prendre des risques en s’éloignant fortement de ses racines hardcore metal, à l’instar de l’EP Tides of Tomorrow à la fois très pop et progressif.
Aussi, quand en 2018 leur bassiste-hurleur Caleb Scofield – également membre d’Old Man Gloom – décède subitement dans un accident de la route, on se demande si le groupe parviendra à s’en remettre. L’année suivante sortira pourtant Final Transmission, un album qui lui est entièrement dédié (incluant d’ailleurs plusieurs de ses compositions), assez proche du fameux Jupiter souvent considéré comme le point d’orgue de sa discographie.
Compte tenu de leur créativité débordante, on était impatient de découvrir ce que les Bostoniens avaient concocté pour Heavy Pendulum. Si le space rock de Failure s’infuse toujours autant dans leur musique, ce nouvel opus se rapproche de Perfect Pitch Black par la diversité des styles présents, ainsi que par le retour d’un chant caverneux sur certains titres, leur pote Nate Newton (Converge, Old Man Gloom) ayant accepté de prendre la place de Scofield. Alors, sur Blinded by a Blaze, le satellite Cave In navigue aux confins des morceaux Washed Up de Codeine, Bring Back the Sound de Failure ou 4th of July de Soundgarden, et ponctue par un solo de guitare qui n’aurait d’ailleurs pas dépareillé chez Kim Thayil. Une fois n’est pas coutume, le guitariste Adam McGrath participe au chant lead de Reckoning, un vibrant hommage à leur défunt ami qui nous replonge à la fois dans les mélodies du folk rock de Led Zeppelin et les montées progressives de Yes, alors que le timbre de voix qu’emprunte par moments Steve Brodsky sur le très heavy Blood Spiller rappelle le regretté Layne Staley (Alice in Chains). Enfin, les riffs et la dynamique de New Reality, Amaranthine, ou encore Floating Skulls, flirtent avec le stoner de Red Fang et les premiers Mastodon.
Le combo puise donc ici dans le meilleur de ses influences pour réaliser un album à la fois cohérent et varié, tantôt puissant, tantôt planant et émouvant, et confirme la qualité de son songwriting, sa capacité à se renouveler tout en conservant sa signature : l’apanage des grands groupes. Sur Final Transmission, Brodsky chantait ‘What doesn’t kill you may survive‘, exprimant ainsi sa crainte de ne jamais réellement réussir à oublier la douleur de la perte de son ami. A l’écoute de Heavy Pendulum, c’est la phrase originelle ‘What doesn’t kill you makes you stronger’ qui nous vient en tête : Cave In tient peut-être bien là son meilleur album.
A ECOUTER EN PRIORITE
Blinded by a Blaze, Reckoning, Heavy Pendulum, Blood Spiller, Floating Skulls
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