27 Sep 12 Caspian – « Waking Season »
Album
(Triple Crown)
25/09/2012
Post rock
La seule idée d’écouter un album de « post rock » nous pousserait presque à émettre naturellement un petit soupir de fainéantise tant nombreux sont les groupes de ce style, tous plus ennuyeux les uns que les autres, à manquer d’étincelle. Heureusement, il existe encore quelques exceptions, celles qui captent l’attention dès les premiers frémissements et font fermer les yeux. Étouffé dans ta malsaine mixture contemporaine, Caspian te sauvera.
Si vous n’avez pas encore eu l’occasion de goûter au détachement de soi via la musique, il est temps de tenter l’expérience: « Waking Season » est un bon outil pour vous y aider. Le quintet fournit en effet une musique extrêmement aboutie, comblée de tout ce qui peut amener à cette réaction paradoxale qui vous fait chialer de joie ou de tristesse suivant l’état dans lequel vous vous trouvez. Tout est porté, tout est sous contrôle; la moindre note, le moindre rythme se fond dans un tout avec une virtuosité sans faille, dès l’introduction partagée entre piano et guitares, et qui éleve déjà l’album vers de grandes sphères.
Instrumentale certes (hormis quelques brèves apparitions vocales ici ou là) mais sans aucune carence, la musique parle aussi bien que des mots. On se délecte ainsi de longues plages progressives noyées d’effets et entrecoupées de moments plus violents, incisifs mais toujours radieux (« Porcellous » et la sculpturale conclusion « Fire Made Flesh »), en passant par des claviers surprenants, surmontés de rythmes acerbes à la limite de l’indus (« Halls Of Summer ») jusqu’à des touches plus sages (« Akiko », « Long The Desert Mile »). Le tout file à une vitesse folle, pas le temps de laisser voguer son esprit à quelques sombres préoccupations.
Dirigée entre autre par Matt Bayles (claviériste de Minus The Bear et producteur d’Isis, Torche et Mastodon…), la production impeccable finit d’assoir cet album transpirant d’esthétisme dans une authentique profondeur et une parfaite puissance. Caspian réussit ainsi un tour de force, et confirme qu’il n’est sans doute pas de ces groupes qui se laissent submerger par une trop grande ambition et une imagination trop maigre. Telle la lune s’extirpant des nuages, « Waking Season » est une véritable délivrance, le fruit d’un parfait syncrétisme. Plus qu’à reprendre son souffle et recommencer à l’infini.
En écoute intégrale
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