15 Nov 06 Cappablack – « Facades And Skeletons »
[Album]
15/11/2006
(Scape/La Baleine)
Sur le chemin qui mène de la création nipponne à la froideur du label allemand Scape (Pole, Deadbeat), les chances étaient nombreuses de tomber sur un projet intéressant. Ça n’a pas loupé, Cappablack s’est dressé sur notre chemin telle une belle surprise, au point d’en devenir un des albums electro hip hop les plus intéressants de ces derniers mois. Derrière cette entité se cachent Illeven et Hashim B, tous deux à la programmation, le dernier complétant aussi le travail à coup de scratches, qu’il assène également au sein de son autre projet Ill Suono dont l’album a été remixé par Dabrye ou Nobody
Leur patte, ils la forgent depuis 1997 et leur premier album « The State Of The Night » dévoilant déjà des beats tordus ponctuant de sombres lames de fond. Puis, rencontré en tournée, Pole présente Cappablack à Scape qui l’invite pour quelques concerts en Allemagne pour finalement sortir ce disque
Comme son titre l’indique, « Facades And Skeletons » balance treize titres aux structures architecturales, aux fondations surprenantes, à l’image de ces grandes bâtisses, froides et vitrées, des temps modernes. Comprenez par là qu’il faut creuser la musique du duo pour prendre conscience de sa solidité, de sa richesse, cachée au premier abord. Et c’est peu dire, car Cappablack n’est pas forcément du genre à terminer un morceau comme il l’a commencé
Car si l’excellent « Slide Around », « New Tone » au rythme changeant, ou « Harder To Unravel » tiennent plus du hip hop et sont, de fait, plus linéaires, ce n’est pas le cas des « Evil Clap », « Components & Variables », et « City Of Amnesia », jamais à l’abri de détails enrichissants et du plus bel effet, soulignant les nombreuses influences des japonais
Le fil conducteur? Une ambiance glauque, profonde, glaciale, fidèle à l’esprit Scape (« Tokatonton »), que l’on retrouve systématiquement, mais qui permet à Cappablack de mettre en valeur sa moindre fantaisie (« Suikinkutsu 09.12.2003 ») ou ses heureux invités: le Japonais Emirp et Awol One, dans la cible du duo depuis la compilation « Beneath The Surface », aux interventions régulières et aux flows ici complètement adéquats, mais n’estompant jamais cet incontestable talent de producteurs. « Facades And Skeletons » n’est donc peut être pas encore un monument, mais mérite largement qu’on s’y arrête. Histoire de briser la glace…
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