Candi Staton – « His Hands »

Candi Staton – « His Hands »

His Hands[Album]
04/04/2006
(Honest Jon’s/Night & Day)

Illustre retour sur le devant de la scène que celui de Candi Staton, celle que l’on surnomma longtemps « The First Lady of Southern Soul ». Inimitable malgré le nombre ahurissant d’artistes à cette époque, elle a su conserver cette voix si particulière et cette puissance tout au long de sa carrière, pour nous proposer aujourd’hui un nouvel album à la hauteur de sa réputation

Qui mieux que Candi Staton incarne cette notion de « Soul Survivor », chère à la population noire du sud des Etats-Unis? Née à Hanceville en Alabama, elle grandit en aidant ses parents à ramasser du coton et à faire de l’élevage. Dés l’âge de 4 ans, elle chante dans les églises, mais très vite, part à Cleveland avec sa mère et sa soeur fuyant un père alcoolique. C’est plus tard au Jewel Christian Academy de Nashville, au Tennesse, qu’elle démarre à proprement dit sa « carrière », avec le « Jewel Gospel Trio », tournant en première partie des futures autres grandes stars de la musique noire américaine, Mahalia Jackson, The Staple Singers et l’immense Aretha Franklin. Mais sa force aujourd’hui vient forcément de ces années d’errance, où après tant de piété, elle succomba à la tentation des clubs, puis de l’alcool, de la drogue, divorçant à plusieurs reprises de maris peu scrupuleux. Mais tout ceci ne fut qu’un passage, et c’est bien vivante et rayonnante que nous la retrouvons aujourd’hui

Pour résumer au mieux cet album, on pourra dire qu’il représente au plus près les influences multiples de Canzeta Marion Saton. Passant avec aisance de titres très rythm & blues tels que « You Don’t Have Far To Go » qui ouvre l’album ou « Cry To Me », à une soul toute en mélancolie, dont « His Hands », morceau magnifique d’intensité ou encore « You Never Really Wanted Me » poignant à en tirer les larmes. Et dans le même registre, le somptueux « I’ll Sing A love Song To You », chanson écrite par ses soins. Mais certains pourraient être surpris par la présence de titres beaucoup plus blues, avec une touche de country. Ce qui, durant sa carrière, fut permanent, le public Afro-américain sudiste ayant toujours adhéré à ce mélange. Et c’est le cas pour « Running Out Of Love » ou « How Do I Get Over You ? ». Entourée de très bons musiciens sur ce projet, dont son fils, Marcus Williams, à la batterie, ou Barry Beckett, son compère de longue date à l’orgue pour ne citer qu’eux, et de sa fille et sa soeur parmi d’autres pour les choeurs, Candi Staton nous offre un véritable voyage à travers cette musique du « Dirty-South », si touchante et à la mixité étonnante

Il est évident qu’on ne peut être qu’admiratif devant le parcours de cette femme partie de rien. Mais son plus grand mérite, et cela malgré ses nombreux déboires passés, c’est de revenir aujourd’hui sans tomber dans la facilité. Car ce disque paraît au final presque anachronique, tant par son style, que par la façon de jouer des musiciens, par l’atmosphère qui règne tout au long de l’album. Et surtout grâce à cette magnifique voix cassée, chaleureuse… Celle de Miss Candi Staton. Voyage dans les seventies assuré et on y retournera souvent!

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