Cage – « Depart From Me »

Cage – « Depart From Me »

cage180Album
(Def Jux)
29/06/2009

Il faut parfois beaucoup de temps pour soigner ses profonds traumatismes. Freiné par un nombre incroyable de boulets à sa cheville, Cage en sait quelque chose, lui dont le passé intime est partagé entre drogue, inceste, internements psychiatriques et violences familiales. Aujourd’hui, en proie à un moral en dents de scie, le new yorkais semble retrouver la pente glissante alors que « Hell’s Winter », son dernier album remontant à trois ans, laissait penser qu’il entrevoyait enfin le bout du tunnel. Il n’en est plus rien à en croire les textes de « Depart From Me »: un nouvel opus qui a tout l’air d’une étape supplémentaire dans sa thérapie personnelle, tant il y reporte toujours ses vieux démons. Peut être un mal pour un bien, car jamais Cage n’est aussi à son aise que dans une contexte sombre, dans lequel il plonge tête baissée pour afficher une dextérité conservée intacte au fil du temps. Pourtant, ni crossover, ni rock malgré l’omniprésence de la guitare, « Depart From Me » n’est véritablement rien d’autre qu’un disque dans la plus pure lignée Def Jux, agressif et cinglant, en partie grâce aux productions d’El-P et Blockhead dont la patte ne manque pas de se faire clairement entendre. Trop peut être puisqu’on a surtout l’impression de se prendre en pleine tronche une version plus rock d’un sous « I’ll Sleep When You’re Dead ». Pour preuves, les « Beat Kids », « Teenage Hands » et « Strain », tous efficaces mais trop peu convaincants pour relayer aux oubliettes les quelques loupés d’un album coincé par l’électrique. Dans le viseur, les trop plats « Fat Kids Need An Anthem », « Eating It’s Way Out Of Me » et « Kick Rocks », les trop mièvres « Dr Strong » et « Depart From Me », laissent un goût désagréable de remplissage, même de manque d’inspiration, et parviennent à plomber définitivement un album qui, défendu par l’intéressant single « I Never Knew You » et la parfaite entame « Nothing Left To Say », partait pourtant sur les chapeaux de roue. Cage jete donc un pavé dans la mare, et son album retombe comme un soufflet alors qu’il attend toujours les ricochets. Une déception infime par rapport à la notre.

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