10 Mar 08 Cadence Weapon – « Afterparty Babies »
[Album]
10/03/2008
(Big Dada/Pias)
Fort du succès critique de sa première sortie discographique, l’album « Breaking Kayfabe » en 2005, et d’une nomination au Polaris Muzic Prize, Cadence Weapon décroche deux ans plus tard un contrat chez Epitaph Records (Busdriver et Sage Francis entre autres) avant de bénéficier d’une distribution européenne via Big Dada, prestigieuse division Hip Hop du non moins prestigieux label Ninja Tune.
Rollie Pemberton, vingt-deux ans, rappeur, producteur et remixeur Canadien profite aujourd’hui de cette soudaine exposition pour sortir un deuxième album, mélange de mainstream et d’underground, aux mélodies accrocheuses et aux textes drôles et percutants. Servi par une voix rauque et un flow qu’il sait parfaitement adapter aux instrus qu’il confectionne, l’ancien compagnon de scène des Spank Rock et autres Jurassic 5 aligne bangers et morceaux introspectifs dans un genre dont le rap n’a pas gardé un souvenir impérissable: le hip-house
Dédié à son père, un natif de Brooklyn qui fut le premier à introduire le Hip Hop dans la capitale Edmonton via une radio universitaire, l’album témoigne des influences nombreuses auxquelles fut confronté le jeune Rollie. Mais loin de se tourner uniquement vers le passé, Cadence Weapon réussit avec brio à capter l’air du temps et trouve sa place au sein d’un Hip Hop hybride, de plus en plus friand de sonorités electro. Reprenant à son compte les violons désaccordés d’un RZA sur le très réussi « Messages Matter », flirtant avec des instrus que n’auraient sûrement pas renié Stacs of Stamina (« True Story ») ou les trublions de TTC période « Léguman » (« Limited Edition Of Slammer »), le rappeur/producteur ne se contente pas pour autant de multiplier les clins d’oeil et parvient, avec l’aide des scratchs tout en finesse de Dj Nato (« Your Hair’s Not Clothes! »), à affirmer son caractère propre malgré l’éclectisme des quatorze pistes proposées. Avec pour seuls dénominateurs communs l’humour et l’avant-gardisme dont il fait preuve, Cadence Weapon vise juste à chaque fois ou presque (petit bémol sur le trop chargé et brouillon « We Move Away » qui clôt l’album) pour atteindre le résultat souhaité: faire danser l’auditoire grâce à une énergie débridée et communicative
Hautement recommandable à tous ceux que le rap hors des sentiers battus intéresse, cet « Afterparty Babies » témoigne de l’ouverture d’esprit de son concepteur et prouve -si besoin était- qu’innovation, prise de risque et facilité d’accès ne sont pas incompatibles. Parions qu’avec un univers personnel qui ratisse aussi large, le jeune Cadence Weapon trouvera son public d’un côté ou de l’autre de l’Atlantique, lui qui souhaite « être commercial sans se compromettre artistiquement ». C’est d’ailleurs dans cette optique qu’il annonce déjà un album instrumental, un autre en collaboration avec divers mc’s et un dernier sur lequel il déléguerait la production. Rendez-vous est donc pris avec cet entrepreneur polyvalent dont on sera amené à reparler
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