Cabane – ‘Grande Est La Maison’

Cabane – ‘Grande Est La Maison’

Album / Cabane / 28.02.2020
Folk orchestral

Au creux de la torpeur hivernale, tandis que le printemps tarde à pointer le bout de son nez et que le coronavirus nous astreint à demeurer reclus dans nos chaumières, les plus casaniers d’entre nous se réjouissent avec délectation de cette oisiveté forcée. Ils trouveront dans le premier album de Cabane, un foyer chaleureux où le temps s’écoule plus lentement.

Par pudeur ou timidité, le compositeur et esthète belge Thomas Jean Henri s’est dissimulé sous ce pseudonyme idoine pour mieux extraire de ses songes des chansons d’une rare délicatesse. Ce vétéran de la scène rock belge (membre des groupes Venus et Soy Un Caballo) a réuni au cours des cinq années de gestation de l’album des collaborateurs prestigieux. Ce sont ici rien de moins que Bonnie ‘Prince’ Billy et Kate Stables (This Is The Kit) qui tiennent les premiers rôles, portés entre autres par les arrangements minutieux de Sean O’Hagan (The High Llamas) et l’écriture poétique de Sam Genders (Tunng).

Paradoxalement, c’est en restant dans l’ombre que Thomas Jean Henri parvient à nous livrer ses chansons les plus personnelles et intimes, où les voix de Bonnie ‘Prince’ Billy et Kate Stables se répondent et s’entremêlent occasionnellement pour chanter l’érosion inexorable du sentiment amoureux. La première face de l’album est ainsi composée de vignettes gracieuses au romantisme suranné, soutenues principalement par une guitare acoustique, des cordes baroques d’un maniérisme affirmé et un vibraphone diaphane. Les mélodies y sont à la fois légères et intemporelles, notamment sur la très jolie Now, Winter Comes parsemée de trilles de violons malicieux.

À mi-chemin du périple, Take Me Home, Pt. 1 opère un virage vers des terres plus oniriques avec le renfort de chœurs féminins à la beauté céleste. Une pause instrumentale (îlot, part 3) permet ensuite de préparer le terrain pour le morceau le plus enchanteur de l’album, Take Me Home, Pt. 2, merveilleuse élégie nocturne parcourue d’une lumière iridescente. Until the Summer Comes vient ensuite clore le disque sur une note plus prosaïque en nous invitant littéralement à passer le reste de l’hiver dans cette cabane résolument accueillante.

Pour tous ceux qui ne seront pas rebutés par ses atours les plus doucereux, Grande Est la Maison abrite la promesse de rêveries mélancoliques et d’instants suspendus.

VIDEO
ECOUTE INTEGRALE

A ECOUTER EN PRIORITE
Take Me Home, Pt. 2, Sangokaku, Now, Winter Comes


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