Cabane – ‘Brûlée’

Cabane – ‘Brûlée’

Album / Cabane / 26.01.2024
Folk de chambre

Le compositeur Thomas Jean Henri continue, sous le nom de Cabane,  son oeuvre folk entamée il y a quatre ans déjà avec Grande est la maison, qui fait figure aujourd’hui de totem dans le paysage folk européen. Très à l’aise avec les feat (la présence de Bonnie ‘Prince’ Billy dans le premier album était magnétique), il invite à nouveau Kate Stables (This Is The Kit) et s’offre cette fois la voix de Sam Genders (Tuung) sur ce second volet de ce qu’il annonce comme un triptyque.

Brûlée est un album qu’on pourrait étiqueter ‘à l’ancienne’, composé de deux faces – A, comme Amour(s), et B, comme Brûlé(s) – pensées à l’origine comme deux EPs. Loin d’être une anecdote, ce détail apparent montre toute la subtilité du compositeur, jouant avec les lettres, la syntaxe, le nombre, comme il joue avec subtilité avec son auditeur, dans ce que l’on sait être maintenant un coup en trois bandes.

Brûlée se trouve donc au cœur d’une pièce en trois actes, et comme dans les fratries, c’est probablement la place la plus difficile à tenir. Grande est la maison avait porté très haut la mélancolie et l’envoûtement, la complémentarité entre la force des voix et le cristal des cordes. Sa suite s’apparente davantage à un album de Vashti Bunyan (auquel Thomas Jean Henri se réfère bien volontiers), ou The Innocence Mission, par l’extrême dénuement, l’intimité, et la sensation d’étirement du temps jusqu’à l’infini. Un album idéal pour les journées d’hiver, thé chaud, givre sur la vitre, lumière blafarde.

Plus qu’un dialogue complémentaire entre instruments et voix, les compositions semblent vouloir faire converger les deux, dans le miracle de prises live uniques. Cela a pour effet de conjuguer apaisement et langueur, parfois jusqu’à la fatigue, voire l’ennui, trouveront certains. C’est surtout évident et familier comme l’écoulement d’une rivière. À tendre l’oreille, on apprécie chaque fois la subtilité des cordes, les quelques insertions électroniques ou les rares percussions comme autant d’épices. Et au final, preuve de la remarquable efficacité mélodique de l’ensemble, chaque titre peut se fredonner à journée entière.

VIDEO
ECOUTE INTEGRALE

A ECOUTER EN PRIORITE
In Parallel, Dead Song pt.1, Rome, Today

EN CONCERT

Tags:
Pas de commentaire

Poster un commentaire