12 Déc 09 Burning Heads – « Spread The Fire »
Album
(Opposite)
11/2009
Punk rock
Cela fait maintenant trois ans qu’on n’avait plus entendu de nouveaux morceaux punk rock de la part des Burning Heads, plus occupés ces derniers temps par le deuxième volume de leur série dub-reggae-punk « Opposite ». Sans aucune surprise, « Spread The Fire » reprend le flambeau de « Bad Time For Human Kind » qui, en 2006, inaugurait la mise en service officielle de leur label et de leur désormais totale auto gestion. Comme son prédécesseur, ce nouvel opus pioche allègrement dans le punk hardcore des eighties, quand les groupes mêlaient énergie et mélodie sans trop arrondir les angles ni s’attarder sur les finitions (« Invisible Disease », « Disobey »). Car c’est bien le sentiment que laisse cette nouvelle salve, et auquel il va semble t-il falloir que nous nous fassions, maintenant que le quatuor s’est résolu à faire avec les moyens du bord. C’est incontestable, la piètre production fait de « Spread The Fire » un album qui avance laborieusement, freiné par des guitares trop en retrait, comme par une rythmique qui peine à claquer et largue parfois le chant quand elle donne dans la précipitation (« Just a Song », « Fear, Questions & Doubts »). A ce propos, on passera sur l’accent frenglish, nettement plus pardonnable, comme sur des propos aux constats souvent sombres, revendicateurs, accusateurs, pour ne pas dire moralisateurs, auxquels le groupe a toujours été fidèle. Encore une fois donc, sensibilités écologiques, pacifistes, non conformistes sont érigées, tandis que le reste en prend pour son grade, de la société de consommation (« Hurray! ») en passant par les responsables politiques et leurs lois (« Who’s An Angel »). Il faut certes toujours quelqu’un pour dire les choses vraies et ne pas se voiler la face, mais force est d’avouer que le rabâchage commence à gonfler, d’autant plus à une période ou chaque JT fait l’effet d’un coup de massue sur le haut du crâne. Reste qu’avec tout cela, les Burning Heads laissent peu de place ici aux satisfactions. Bien qu’il y en ait véritablement: « Face The Facts », « Endless Nights », « Forget », le très bon « Bomb The World », et « Friday On My Mind », reprise des soixante huitards australiens The Easybeats, soit des titres plus midtempo ou tout prend le temps de se faire apprécier, et ou le message passe bizarrement mieux quand le groupe ne crache pas sa colère à la gueule de celui qui l’écoute. Alors quitte à se faire dicter la bonne voie, à se voir rappeler qu’on nous ment et que finalement rien ne va, on préfèrera revenir dix ans en arrière, quand les albums des Burning avaient encore de la gueule et que le discours était déjà le même. « Good things are gone for those who are late« , et ce sont eux qui le disent…
En écoute:
Burning Heads – « Invisible Disease »
Burning Heads – « Bomb The World«
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