
16 Avr 15 Built To Spill – ‘Untethered Moon’
Album / Warner / 21.04.2015
Indie pop
A la fin des années 90, Built To Spill signait deux albums cultes qui, non seulement voyaient passer le groupe d’une pop lo-fi à une autre plus influencée prog, mais aussi quitter l’autoproduction pour une major. La suite ne fut que déclin, sans qu’on sache s’il était dû à un manque d’inspiration, ou à la police du bon goût de l’époque condamnant tout solo à rallonge. A peine rassasiés par ‘There Is No Enemy’ en 2009, les fans attendaient donc fermement son successeur, remis aux seules mains d’un Doug Martsch délaissé par ses sbires, et qui dut s’octroyer plus de temps que jamais pour s’accomplir. Mais ça valait le coup d’attendre!
Riche et intense, ‘Untethered Moon’ se distingue par son indie pop à l’écriture harmonique assez classique, mais inspirée et truffée d’idées lumineuses. On renoue alors avec plaisir avec la voix nasale si particulière de Martsch qui offre ici une solide cohérence à l’ensemble, malgré les différences d’ambiances et de styles qui se succèdent au fil des morceaux. Contrairement au progressif ‘Perfect From Now On’ et ses compositions construites à partir de collages de parties très disparates, ce nouvel album s’érige plutôt à base de variations d’accords rendus récurrents au fil du disque. Le soin particulier apporté aux guitares – plus baveuses mais moins bavardes qu’à l’accoutumée – comme à la nouvelle section rythmique – serrée, précise, et toujours dans la juste mesure – est d’ailleurs remarquable. Ce qui n’enlève rien au reste (soli et autres interventions ponctuelles) apportant aussi son lot d’émotions, d’énergie, de surprise, de douceur ou de folie à un opus tout en relief, poussé par l’enthousiasme type du line up rafraîchi qui a envie d’en découdre (‘All Our Songs’).
Mais, à l’image de ‘Living Zoo’ rappelant Treepeople (le groupe qu’il a fondé avant Built To Spill), c’est pourtant bien Martsch qui tient toujours la barre. Sous son impulsion, le groupe jongle entre riffs parfois seventies, mélodies pop limpides, et nombreux clins d’œil appuyés à ce bon vieux rock n’roll (‘So’ et son larsen final souffreteux) pour soutenir ses textes partagés comme toujours entre réflexions personnelles sur la vie, cynisme désabusé, et simples assemblages de mots pour la beauté des sonorités. Ajoutez à cela un poil d’humour et de malice pour catalyser l’énergie (le superbe mais trop vite achevé ‘Horizon To Cliff’ jouant ainsi la carte de la frustration) et Built To Spill finit de nous combler en livrant enfin un album bouillonnant de matière et d’énergie, terriblement jouissif et addictif.
‘All Our Songs’, ‘On The Way’, ‘Horizon To Cliff’
Maxime Dodinet
Posted at 18:46h, 16 avrilet You in Reverse? Déclin????????????? 0_0
stéphane
Posted at 10:57h, 17 avrilC’est le seul album du groupe auquel ne j’ai jamais réussi à accrocher…mais je lui redonnerai une chance