Bryan’s Magic Tears – ‘Vacuum Sealed’

Bryan’s Magic Tears – ‘Vacuum Sealed’

Album / Born Bad / 15.10.2021
Rock nineties

Si Vacuum Sealed reste un album fortement inspiré par les années 90, les normands de Bryan’s Magic Tears étoffent leur son en proposant, dans un format Face A/Face B très marqué, deux orientations radicalement différentes : la première reprenant l’élan shoegaze-garage qu’on leur connaît déjà, la seconde s’orientant vers une dream-pop plus surprenante de leur part, mais résolument addictive elle aussi. 

Dès l’entame, Greetings from Space Boys ne laisse pas de place au doute, l’énergie de ces sales gosses n’est pas entamée : un son très gras, méthodiquement pilé, oscillant entre Smashing Pumpkins et Sonic Youth nous cueille à froid, avant que la voix de Lauriane Petit sur Excuses ne calme faussement le jeu avec ses accents à la Kim Deal. Le revival 90’s assumé et si maîtrisé se poursuit avec Sad Toys, titre déjà anthologique, et Pictures Of You lorgnant dorénavant du côté de My Bloody Valentine et cet accord parfait des voix glissant en écho sur des riffs déglingués gavés de vibrato.

Vient alors (déjà !) Orion’s Gate Arrival qui introduit la rupture. Bridge planant, générique potentiel d’une série télé de SF, le titre révèle idéalement l’envie du groupe d’explorer d’autres sonorités, se référant à d’autres monstres, tels que The Smiths (pour les mélodies). Moins d’insolence dans les voix toujours plus traînantes et spatialisées (Tuesday’s), plus de clarté dans les guitares, des boîtes à rythme idéalement calibrées (Isolation)… Cette seconde partie rappelle le Brian Jonestown Massacre dans son désir d’irréductibilité, ou encore des revirements sonores très réussis, à l’instar du dernier album de Toy

Bryan’s Magic Tears réussit même à faire converger ses influences dans le final de l’album. Après la ballade dream-pop envoûtante Always, le groupe s’offre en effet avec Superlava une synthèse magnifique des deux parties exposées jusqu’alors : une montée obsédante de neuf minutes autour d’un motif imparable, qui signe un retour intranquille et inexorable à l’explosivité du départ. Comment ne pas y retourner ?

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A ECOUTER EN PRIORITE
Greetings From Space Boys, Sad Toys, Pictures Of You, Isolation, Superlava

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