Bright Moments – « Natives »

Bright Moments – « Natives »

bright180Album
(Luaka Bop)
27/02/2012
Folk orchestral

Une cabane isolée, face au vide, au sommet d’une montagne, la neige à moitié fondue par les rayons du soleil. Non, cette scène n’est pas un remake de « Into The Wild », ce sont les images qui se présentent à nous dans « Natives ». Et si l’ensemble n’était qu’un faux décor? Et si le premier album de Bright Moments n’était qu’un immense hommage aux aubades tsiganes? Puisque la liste de questions pourrait aisément s’allonger, et mériterait par la même occasion une intense réflexion, arrêtons d’extrapoler. A l’instar des films de Tony Gatlif, l’œuvre de ce jeune multi-instrumentaliste voyage dans l’immensité des terres perdues d’Europe de l’Est, avec la musique comme seul bagage (« Tourists »).

Sous ses airs de jeune puceau, Kelly Pratt n’en est pas à ses premiers fait d’armes. Arcade Fire, Beirut, Owen Pallett ou Emilie Simon ont déjà fait appel à ses services. Inutile de préciser qu’avec un tel C.V, on craignait que « Natives » ne vaille que grâce aux travaux qui le précèdent. Heureusement, le jeune homme a réussi à imposer sa voix et son style dès son premier disque. Avec une grâce étonnante. Jamais nié, l’album représente l’appel à la liberté, le chant des grands espaces, la découverte d’une autre nature, chaperonné par un raffinement admirable. De là à en faire un chef d’œuvre, il n’y a qu’un pas qu’on ne franchira pas.

Soyeux et enjoué, grave et paisible, au vu du programme, il est évident que « Natives » pourrait facilement faire la leçon au dernier Beirut qui peinait à être aussi convaincant que ses précédents travaux. L’album est à son meilleur lorsqu’il se laisse aller vers un folk orchestral aux faux airs de road-trip. Et puis d’un coup, de nouvelles orientations ahurissantes perturbent la donne, un peu comme si David Byrne se mettait à faire du St-Vincent (deux artistes avec lequel notre ami Kelly a également travaillé). Aspect mineur de l’opus, mais qui le définit en partie, cet exode artistique en terre synthétique (« Behind The Gun ») ne fait pas complétement l’unanimité. On dirait même plus: c’est là que le bât blesse.

Ce qu’on aime le plus chez Bright Moments, c’est cette manière de vivre d’amour et d’eau fraiche, de s’abandonner à la simplicité de son génie, d’offrir un album à portée d’écoute et qui paraît, pourtant, inaccessible. Sortez les trompètes, l’artiste fait son entrée de plein fouet dans l’histoire de l’indie pop. La fanfare peut débuter.

En écoute

Disponible sur
itunes26


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