23 Mar 12 Breton – « Other People’s Problems »
Album
(Fat Cat)
26/03/2012
Indie electro
Le destin réserve parfois de bonnes surprises. A n’en pas douter, les cinq cinéastes avant gardistes qui composent Breton n’oseront pas dire le contraire. En effet, occupés depuis quelques années à leurs travaux de sound design, à leur archivage de matière sonore, et à la réalisation de quelques court-métrages qui leur a déjà valu quelques récompenses, les anglais ne se sont finalement décidés qu’en 2010 à inaugurer une carrière musicale qui n’a cessé de prendre de l’ampleur au fil de divers maxis, remixes remarqués, et multiples apparitions live. Jusqu’à la sortie de ce premier album chez Fat Cat qui tombe à pic pour aider à répondre à la question que tout le monde se pose: quel style de musique Breton joue t-il?
On s’y attendait, le temps de ces onze titres puisant tour à tour dans le hip hop, l’electronica, le rock et des ambiances forcément cinématographiques, « Other People’s Problems » contourne continuellement la question. Peut être que, en bons musiciens qui ne se considèrent pas comme tels, qui jouent de leurs instruments sans aucune autre considération que leur plaisir personnel, n’ont ils tout simplement pas de réponse. On comprend d’ailleurs très vite leur embarras au fur et à mesure qu’on s’enfonce dans ce premier disque, à la fois décousu et représentatif des diverses orientations que Breton est capable d’emprunter. A ce titre d’ailleurs, le combo – authentique en toute occasion – n’excelle pas en tout, peine parfois à décoller (« Electrician », « Governing Correctly »), flirte quelques fois avec la surenchère (« Interference », « Ghost Note »), laissant ainsi se dessiner ses styles de prédilection.
C’est donc seulement quand il évite ses propres pièges que Breton a réponse à tout: parfois freiné par un chant quelque peu limité et pas toujours à son aise, il rebondit en misant sur les ambiances et le groove (« 2 Years », « Oxides »); sa musique se fait trop dense, presque bordélique, il use alors de la mélodie (« Wood And Plastic », « Interference »). Dès lors, à défaut d’adresser comme prévu la méchante claque entrevue dès l’excellent « Pacemaker », « Other People’s Problems » ne souffre d’aucun véritable point noir si ce n’est d’une production qui ne l’avantage pas toujours, et laisse derrière lui quelques enseignements chers à ces Britanniques qui auront incontestablement à canaliser leurs idées à l’avenir. A moins que cette destinée soit à jamais débarrassée de concessions, et que le collectif multimédia de Roman Rappak privilégie définitivement le plaisir, l’envie et la liberté, à cette perfection qu’il touche pourtant du doigt à plusieurs reprises ici (« Edward The Confessor », « Jostle » malgré ses airs euro-pop, le vaporeux final « The Commission »). On ne lui en voudrait pas.
Osymyso
Posted at 16:55h, 24 marsCe qu’il y a de plus vaporeux ici, c’est cette pseudo-chronique. 😉
Black Blac Black
Posted at 10:46h, 30 marsComplétement d’accord avec Osymyso, cette chronique me laisse songeur.
Robert Salmerde
Posted at 01:23h, 22 décembreLol mais c’est quoi cette vieille musique sérieux les gens