Brand New – ‘Science Fiction’

Brand New – ‘Science Fiction’

Album / PMT / 17.08.2017
Rock


Il y a un fossé difficile à traverser entre les Etats Unis et la France, c’est une évidence. Si les français ont souvent l’impression d’en être victime, l’inverse existe bel et bien à en croire l’excitation qui règne outre Atlantique autour de Brand New, un groupe qui – ici – ne dresse les poils qu’aux plus nostalgiques de la scène émo de la fin des années 90 – début des années 2000. Si le quatuor s’est souvent montré parmi les plus talentueux du genre dès qu’il a été question d’emmener ses compositions évoluer vers d’autres terrains de jeux, jamais Jesse Lacey et ses comparses n’ont obtenu chez nous le statut culte dont ils bénéficient encore aujourd’hui chez eux.

Portés par la rumeur d’un split annoncé pour 2018, les moindres faits et gestes de Brand New n’ont donc cessé d’alimenter récemment les colonnes des médias musicaux. Alors quand le quatuor a lâché l’information d’une sortie d’album précipitée en plein mois d’août, huit ans après ‘Daisy‘ et alors que chacun des nouveaux rendez-vous fixés n’étaient plus honorés, les adeptes de rock mélodique et émotionnel ont tout stoppé net, avec la boule au ventre de ceux craignant une déception à la hauteur de l’attente.

C’était mal connaitre le perfectionnisme dont Brand New a souvent fait preuve par le passé. Loin de l’instantanéité affichée sur ‘Daisy’, ‘Science-Fiction’ laisse le groupe ajouter une ligne nettement plus réfléchie à sa discographie. Sans pour autant abattre la carte de l’originalité (les références fusent sans qu’on puisse vraiment les nommer), ce nouvel album pioche un peu chez tous ses prédécesseurs pour finalement se faire sa place : la guitare acoustique s’étire tel un fil rouge, s’impose sans impressionner (‘Could Never Be Heaven’, ‘Same Logic/Teeth’), et de nouvelles influences s’expriment (indus sur ‘451’, blues sur ‘Desert’).

Si ‘Science-Fiction’ souligne clairement l’effort de Brand New à se renouveler, tout comme une technique à son apogée (‘137’), difficile pour autant de s’incliner d’un bout à l’autre. En effet, aux quelques belles ballades (‘Lit Me Up’, ‘Waste’) et à la poignée de tubes certes classiques sur lesquels il peut assurément compter (‘Can’t Get It Out’, ‘Out of Mana’, ‘No Control’), répondent quelques morceaux trop ancrés dans la culture américaine (‘In The Water’, ce ‘Nothing Else Matter’ du pauvre !), justifiant peut être à eux-seuls la différence d’enthousiasme entre nos deux pays. Au grand désespoir des quelques die-hard fans français, déjà tremblants à l’idée que ‘Science-Fiction’ soit bel et bien le dernier mot du groupe.

ECOUTE INTEGRALE

A ECOUTER EN PRIORITE
‘Lit Me Up’, ‘Can’t Get It Out’, ‘Out of Mana’, ‘No Control’


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