Bonobo – « Black Sands Remixed »

Bonobo – « Black Sands Remixed »

bono180Album
(Ninja Tune)
08/02/2012
Fusion electro acoustique

Les albums de remixes, c’est souvent aussi anecdotique que sans intérêt. Dans la majeure partie des cas, il s’agit même d’une simple manière détournée de rester accroché au wagon de l’actualité. Sauf quand la liste des convives met l’eau à la bouche. Ici, Bonobo prend le concept au sérieux, et offre une refonte totale de son album « Black Sands« , must-have de l’année 2010.

Cette fusion electro-acoustique – qui n’a plus aucun secret pour Simon Green – fait donc office de terrain de jeu enrichissant pour ces douze remixeurs, et c’est d’abord Lapalux qui investit le bac à sable pour emmener « Prelude » dans les abysses d’une bass music éthérée. Même si elles ne brillent pas aussi fort, les pépites qui composent ce « Black Sands Remixed » n’en sont pas moins précieuses, et force est de constater que Bonobo a judicieusement choisi ses ouvriers pour bâtir ce recueil cohérent dans les styles et dans les atmosphères. Pour preuve, Cosmin TRG métamorphose « Kiara », et le rend méconnaissable derrière un masque de house spacieuse. C’est ensuite, avec un sac Vuitton et une Rolex, que Floating Points reprend élégamment le très sollicité « Eyesdown », chanson pivot de l’album original également revue par ARP 101 (aka Alix Perez, producteur drum’n bass à l’origine) pour une version électro-dubstep morcelée, par Machine Drum qui rend le beat épileptique sur fond d’electronica pure, puis par Dels et Andreya Triana qui lui offrent un côté gangsta qu’on n’aurait eu quelques peines à imaginer sans cette collaboration.

Seuls deux morceaux ayant déjà été utilisés sur la compilation anniversaire Ninja Tune XX, le reste est fraîchement sorti des ateliers. Et si certains artistes ont tendance à casser le rythme avec un remix trop personnel (Falty DL, Duke Dumont), l’ensemble reste de très bonne facture entre un Mark Pritchard qui propose une facette chillée de « Stay The Same », un Blue Daisy dans une version poussiéreuse et narcoleptique, et Mike Slott qui injecte son lot de détails sonores à « All In Forms ». Prenez donc cet album comme un vrai bonus, un disque à part entière dans la discographie de Bonobo, le petit frère imaginaire de « Black Sands » dont le lien avec la réalité est aussi caractérisé par deux créations originales qui n’auraient pas fait tâche sur l’album: le jazzy et organique « Ghost Ship » et les sept minutes épiques de « Brace Brace » qui laissent même un goût de trop peu…

En écoute

Disponible sur
itunes16


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