04 Oct 11 Bonnie Prince Billy – « Wolfroy Goes To Town »
Album
(Domino)
03/10/2011
Folk rustique
Ce n’est pas encore devenu notre lot de Bonnie Prince Billy mensuel, mais ça ne va pas tarder à le devenir si le songwriter américain continue sur une lancée si productive. En effet, après une série de singles et un livre audio, il met un terme à son actualité 2011 avec un nouvel album qui va lui permettre d’arpenter les routes d’Europe très prochainement. L’occasion pour son public de découvrir en live les dix titres de « Wolfroy Goes To Town », un douzième disque pour lequel Will Oldham s’est entouré du groupe de musiciens qui l’accompagne depuis peu en tournée. Fidèle à son statut de grand contributeur au folk contemporain, il dépose donc ici une dizaine de ballades à la fois sombres, rustiques, parfois mélancoliques (« No Match », « Black Captain »), ou tout est légèreté, qu’il souffle délicatement sa voix ou qu’il caresse ses cordes de guitare dans un minimalisme à double tranchant, presque le tendon d’Achille de cette nouvelle oeuvre tant il en est quelques fois désarmant (« There Will Be Spring »). Car si la faible orchestration de ses morceaux conditionne l’auditeur dans un univers intime, chaleureux, envoutant, tout en soulignant à plusieurs reprises la beauté du chant (« Time To Be Clear », « We Are Unhappy », et quand Angel Olsen via l’épauler sur « New Tibet »), « Wolfroy Goes To Town » peut clairement ennuyer aussi, voire totalement déprimer la pauvre âme perdue ici alors qu’elle n’était déjà pas au mieux. Heureusement pour ceux qui se délecteront de l’intégralité de l’album, et qui iront ainsi au bout de chacun des morceaux, ils verront de temps à autres l’aiguille de l’équaliseur s’affoler, sur un accord de guitare plus appuyé que les autres comme sur un chant soudainement plus affirmé (« Quail And Dumplings », « Cows » au réveil tardif). Pas de quoi étonner les fidèles de Bonnie Prince Billy, mangés à cette sauce depuis maintenant des lustres, même si ce « Wolfroy Goes To Town » devra se trouver d’opportuns moments pour se laisser écouter. En pleine rupture d’anxiolytiques notamment…
En écoute
« New Tibet »
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