
06 Mai 20 Bobby Conn – ‘Recovery’
Album / Tapete / 20.03.2020
Glam rock côté cour
Il est passé un peu inaperçu, entre le dessert et le café, pourtant c’est l’un des très bons derniers albums qu’il nous ait été donné d’écouter depuis ce début d’année. Recovery, du performer américain Jeffrey Stafford – Bobby Conn à la scène – déploie des manières un peu second degré mais surtout un talent rafraîchissant qui ravive la flamme d’un glam rock vif et distingué.
Ecrit pour être sous la lumière des projecteurs, Recovery fait le show pendant trois quarts d’heure. Sous des dehors espiègles, les compositions de Bobby Conn jouent la comédie pour de vrai et ne badinent pas avec le musicorum. Le verbe paraît farfelu, prend de la place mais trouve son point d’équilibre grâce à des ambiances musicales éclatantes, groovy et à l’excentrisme assumé.
Une ligne de basse entêtante, l’écho d’un texte et tout de suite un panache impossible à rater. Un rien suffit à alimenter la théâtralité de Recovery et à faire danser le reste. La voix de Bobby Conn ne ménage pas son grain de folie. Dans un faste bien ancré, les époques s’entrechoquent. Prince croise Ariel Pink sur Disposable Future, les épaulettes eighties d’It’s A Young Man’s Game frayent avec les chœurs hippies d’Always Already aussi bien qu’avec l’électricité seventies d’On The Nose.
Plein d’entrain, le très show off Bobby Conn nous embarque avec cet album (pas concept mais preque) à bord d’une représentation musicale comme il était coutume de faire à la fin des années soixante, jonglant entre tout un tas de scènes (et d’émotions) différentes à l’image de Good Old Days. Recovery exhale un parfum glam rock un peu démodé, et si rafraîchissant ici. Une pointe de second degré qu’il fait bon respirer en ces temps congestionnés.
A ECOUTER EN PRIORITE
No Grownups, Always Already, Bijou
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