20 Août 19 Blanck Mass – ‘Animated Violence Mild’
Album / Sacred Bones / 16.08.2019
Electro thrash noise
Benjamin John Power est une putain d’éponge. Déjà deux albums (Dumb Flesh en 2015 et World Eater en 2017) qu’il bouffe l’angoisse ambiante d’une planète à bout de souffle et la digère en un amas polyrythmique assourdissant. Blanck Mass n’a jamais été autre chose que le reflet de son environnement anxiogène, et Animated Violence Mild n’est clairement pas là pour tempérer le propos.
‘Le serpent du consumérisme se retourne contre nous. Il nous séduit avec notre propre appât alors que nous trahissons les meilleurs instincts de notre nature et de l’avenir de notre monde’, voilà les dires de l’auteur sur son dernier ouvrage, ça pose l’ambiance. Death Drop montre les crocs sans plus attendre, fidèle à l’entrée en matière de type Blanck Massien : rentre-dedans. Le chant dégouline tout du long, particulièrement vénère, qui emprunte au répertoire métal (thrash) qui a fait les jeunes heures de Benjamin John Power. Pour autant, le reste d’Animated Violence Mild est plus nuancé. Moins agressif mais toujours radical.
La rythmique se démultiplie à toute berzingue et éclate en un millier de particules sonores – gouttelettes de sueur n’ayant même pas le temps de perler – mais elle se laisse parfois apprivoiser par une envolée lyrique surgie de nulle part (Creature/West Fuqua). Dompter pour mieux régner. C’est cette alliance des contrastes qui aimante et fait des merveilles chez Blanck Mass. Quand émerge tout d’un coup cette plage d’accalmie, transcendance un peu alarmante, tolérée que parce qu’elle étoffe la dialectique rugueuse de la moitié de Fuck Buttons. Que tremble alors le serpent du consumérisme (ou toute autre forme de parasite dans le cas de Love Is A Parasite) car Blanck Mass n’a pas fini de les pourchasser à travers ses manifestes aux compositions musclées. L’éveil des consciences réside dans le réveil des tympans, ce n’est qu’une formalité.
A ECOUTER EN PRIORITE
Hush Money, Love Is A Parasite, No Dice
Tacrolimus
Posté à 18:16h, 28 septembreSuperbe intention artistique, death drop en tête mais gros problème de prise de son non? On se fait malaxer dans un gloubimagma peu contrasté et sans beaucoup de définition, pas de spacialisation sonore, son trop compressé?
Je trouve que ça fait perdre en lisibilité et donc en intensité.