07 Mai 07 Bjork – « Volta »
[Album]
07/05/2007
(Barclay/Universal)
Il y a ceux qui préfèrent la Björk des débuts (cf. « Debut », « Post » et surtout « Homogenic »…), plus accessible, et ceux qui préfèrent la Björk plus expérimentale des derniers albums (cf. « Medulla » ou la BO de « Drawing Restraint 9 » plusieurs fois samplée ici…), mais personne n’aura l’arrogance de réfuter la place à part de cette artiste dans la musique des vingt dernières années
Qu’on aime ou qu’on n’aime pas, on ne peut en effet lui enlever son univers si particulier et sa liberté d’action. Björk fait bien ce qu’elle veut, quand elle le veut, et avec qui elle le veut. Sur ce dernier point, soulignons d’ailleurs qu’elle a plutôt bon goût quand il s’agit de s’entourer. Pour s’en persuader, il n’y a qu’à survoler la liste des gens avec qui elle a déjà travaillé: Tricky, Thom Yorke, Matmos, Matthew Herbert, Talvin Singh, Howie B., Rahzel, Mike Patton, Robert Wyatt, A Tribe Called Quest… Et on s’en tient au microcosme musical. La diva islandaise a autant d’entrées dans le monde du cinéma, de la mode, de la photographie, de l’art conceptuel, de la vidéo, etc
On le savait donc déjà, personne ne dit non à Björk. Elle nous le prouve à nouveau sur ce « Volta » qui parvient à imposer sur une même affiche le nec plus ultra de la hype (cf. le producteur aux mains d’or Timbaland, le chanteur androgyne Antony…) et le talent de musiciens africains malheureusement trop souvent confinés aux seuls cercles des initiés (cf. le maître malien de la kora Toumani Diabate, les bruyants Congolais de Konono N°1…)
La dame décrivait ce nouvel album à la presse internationale comme son plus ludique, son plus insouciant. Au vu du casting, beaucoup ont voulu entendre son plus dansant. Il est certes plus rythmique que mélodique, mais on n’est quand même loin de cramer le dance-floor pour autant, n’exagérons rien..
Les morceaux où Timbaland est venu mettre son grain de sel risquent néanmoins de se retrouver dans pas mal de playlists de Dj’s à venir, comme le premier single « Earth Intruders » ou plus encore le prochain excellent « Innocence » (le meilleur titre de ce disque, à notre humble avis). Outre ces exceptions et le très punk « Declare Independance », le reste de « Volta » reste plutôt calme, et finalement pas très surprenant (« I See Who You Are », « Wanderlust », « Vertrebrae By Vertrebrae »…)
Si les cuivres ont aujourd’hui remplacés les cordes d’autrefois, rappelant ainsi par certains endroits les dernières livraisons de Antibalas ou du Youngblood Brass Band, ces fanfares ne jouent jamais dans le sens festif du terme. Elles se lancent plus volontiers dans des sortes de marches solennelles, pour ne pas dire funèbres (« The Dull Flame Of Desire », « Pneumonia »…), qui donnent à cet album des airs de bande originale de film
Par ailleurs, la rencontre prometteuse des voix de Björk et Antony est finalement moins fusionnelle qu’on pouvait s’y attendre sur le papier. Si « The Dull Flame Of Desire » et « My Juvenile » ne sont pas foncièrement de mauvais morceaux, ils sont tous deux moins chargés émotionnellement que les oeuvres respectives de leurs auteurs. Ca nous apprendra à fantasmer sur d’hypothétiques symbioses..
« Volta » se permet donc le luxe d’expérimenter de nouvelles pistes, sans sombrer dans l’autisme comme parfois. Ce qui est plutôt un bon point. De là à mettre tous ses fans d’accord, ça reste à encore voir… Le disque s’essaie à beaucoup de choses sans jamais les aboutir complètement. La politique de la bouteille à moitié pleine ou à moitié vide. L’avenir nous dira dans quelques années s’il a su contenter tout le monde… ou justement personne..
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Ruben
Posted at 23:15h, 21 aoûtJe me refuse à cataloguer « Medulla » comme étant l’oeuvre d’une artiste -autiste.Cet album n’est pas seulement le meilleur album de Bjôrk mais également son album le plus sensuel.Eh oui!Ceci n’est pas une erreur de frappe,j’ai bien dit sensuel!Bien sûr, je le déconseillerais aux éjaculateurs précoces et autres amateurs de musiques ultra efficaces.En revanche,je le recommande vivement aux adeptes des préliminaires.Désolé pour l’image!
A la première écoute de « Volta » ,je n’ai pas su quoi en penser.Et puis au fil des écoutes j’ai fini par penser qu’il s’agit d’un album bilan.A l’écoute d’un titre comme « vertebrae by vertebrae » et ses cuivres inquiétants,on repense à « Selmasongs »,bande originale du film de Lars Von Trier « Dancer in The Dark ».Mais on se dit aussi que si A.Hitchcock réalisait son film « Psychose » aujourd’hui,il samplerait surement ce titre pour la scène du meurtre dans la baignoire….
J’étais quelque peu inquiet lorsque j’ai su que Bjôrk avait travaillé avec Timbaland sur cet album puisque le moins qu’on puisse dire c’est le Timbaland qui produit Justin Timberlake…n’a rien a voir avec le Timbaland dont Missy Elliott fut en quelque sorte l’égérie durant de nombreuses années.D’ailleurs, entre parenthèses,la musique de cette dernière est aujourdhui aussi plate que les productions récentes de son ancien producteur….Mais revenons à l’album de Bjôrk…J’ai parlé de cinéma puisque sans doute est ce du aux cuivres mais cet album a des allures de court métrage sonore,court métrage qui commence véritablement avec « Wanderlust ».Le rythme rapide tranche avec les deux précédents albums de Bjôrk mais je suis rassuré,cet album n’a rien de dansant.Simplement,la quête de spiritualité de Bjôrk s’est achevé et la voilà qui arpente le monde sur des rythmes paiens.Peut importe à la fin du morceau,je suis captivé par l’histoire et fais signe aux spectateurs de derrière de se faire plus discrets…Le personnage féminin entre dans la pièce dans laquelle se trouve son amant et voici que commence le titre romantique à souhait « The Dull Flame Of Desire ».Le rôle de l’amant est campé par un Antony Hegarty moins androgyne?cette voix grave!…Leur dialogue se termine….L’histoire continue…Puis c’est l’heure du drame avec « vertebrae by vertebrae »….On retrouve les deux amants lors du flash back de fin « My Juvenile ».