22 Sep 11 Birdy Nam Nam – « Defiant Order »
Album
(Jive/Epic)
19/09/2011
(Turntablism) electro
Il y a un peu plus de deux ans, en s’offrant notamment les services de Yuksek à la production de « Manual For Successful Rioting« , Birdy Nam Nam franchissait un cap, celui qui le faisait passer de groupe de scène incontournable à wagon de tête bien installé sur les rails d’une mouvance electro maximale et compressée à outrance, grossièrement débroussaillée peu de temps auparavant par la locomotive Justice: une pointe d’opportunisme qui, si elle n’a pas desservi le succès du groupe, n’aura pas vraiment survécu à l’épreuve du temps.
En 2011, alors que le décor n’est définitivement plus le même, le quatuor a du – comme les autres – se réinventer, adopter une autre approche pour rester sur le front d’une actualité electro en perpétuel mouvement. Pone, Crazy B, Lil’Mike et Need sont donc allés chercher Para One pour un « Defiant Order » qui, du fait de cette nouvelle collaboration, s’annonçait illico sur papier très différent de son prédécesseur: certainement plus fin et technique, peut être aussi plus froid, moins accrocheur et instantané. C’est le cas, mais la bonne nouvelle est surtout que les platines sont redevenues le pivot de la musique de Birdy Nam Nam, chose qu’attendaient impatiemment les premiers fans du groupe.
Toujours est-il que si, malgré un titre éponyme en guise de trait d’union, cette nouvelle salve nettement plus radicale et pointue est peu comparable à son ainée, elle n’évite pas l’alternance de chaud et de froid: respectivement de belles pépites qui reviennent aux influences hip hop originelles et/ou laissent entendre le gros travail de djaying (« Jaded Future », « Written In The Sand »), face à d’autres tracks electro qui, qu’ils se montrent efficaces (« El Cobra Discoteca », « Goin’ In ») ou terriblement fades (« Cadillac Dreams » sans compter que Teki Latex y contribue…), noient toute l’originalité de Birdy Nam Nam sur la scène musicale actuelle. Comme si la contribution précise et chirurgicale de Para One se montrait contradictoire avec la souplesse et la chaleur de huit mains à l’habileté déjà amplement démontrée.
Dans le ventre mou, une poignée de titres finissent de remplir ce troisième album (« Melancholy At The Sports Bar »), quelques-uns parvenant quand même à tirer leur épingle du jeu en mariant intelligemment exercice du djaying et influences techno (« Parache », « Big City Knights », « Black Bird Clound »). Pas assez malheureusement pour que, une fois dépassé cet indéniable capital sympathie pour le groupe, on ait envie de revenir à plusieurs reprises sur ce « Defiant Order » une fois encore plus taillé pour le live que pour l’écoute domestique. Un juste milieu qu’on ne désespère pas à l’avenir chez un Birdy Nam Nam ré-humanisé.
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