26 Avr 24 Big Wool – ‘Alien Days’
Album / Mims Records / 26.04.2024
Indie rock
Presque sept ans après un premier album aussi discret que bouleversant – il faut (ré)entendre un titre comme The Fall pour se convaincre que Black Country, New Road n’a, au fond, rien inventé – Big Wool revient avec Alien Days, nouvel EP qui vient rompre le silence entretenu depuis le formidable Simple Travel sorti il y a quasiment quatre ans jour pour jour. De longues périodes de gestation pour un groupe qui cherche, aujourd’hui, à proposer une facette bien plus directe et électrique de son bel univers.
Exit donc les balades folk aux arrangements soignés – bien que leur spectre plane encore considérablement sur ces nouveaux titres – et bienvenue aux élans plus énergiques. En témoignent ces six titres qui défilent dans nos oreilles, ravies, de l’ouverture d’Alien avec son riff de basse façon Peter Hook au grand final Dancing in the Fire révélant les ambitions d’une formation encore confidentielle qui possède pourtant l’étoffe des plus grands. Avec notamment ce goût certain pour la subtilité des nuances et un grand soin apporté à la limpidité des mélodies, le tout marié aux mélanges de couleurs défendues par les harmonies. Ne lésinant pas sur l’utilisation des cordes (le violon de Baptistine Barillier) ou les polyphonies vocales même sur les titres les plus électriques comme Magpies, Everybody Knew ou Freud, la voix de Maxime Dobosz, la guitare de Nicolas Zambon, la basse de Guillaume Le Cahain et la batterie de Vincent Lechevallier font des miracles pour ressusciter les plus belles effusions de grâce de l’indie rock, y compris sur le plus apaisé Nova Bossa. De Fleet Foxes à The Strokes en passant par Pavement, le film de l’indie pop des années 1990-2000 défilent alors dans nos tympans, et cette bande-son radieuse irrigue les veines de nos souvenirs adolescents.
D’une cohérence exemplaire dans les visuels de sa trilogie, Big Wool n’en est pas moins un groupe au sein duquel les lignes bougent : en mettant un peu de power pop et d’électricité dans son vin, le quintet angevin nous sert une mise en bouche savoureuse pour accueillir le printemps. Deux bonnes nouvelles qui valent mieux qu’une : le retour des beaux jours marque aussi celui de Big Wool, plus éclatant et énergique que jamais.
A ECOUTER EN PRIORITE
Alien, Freud, Dancing in the Fire
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