24 Mai 11 Big Pauper – « Beyond My Means »
Album
(Fake Four)
25/04/2011
Abstract hip hop
Big Pauper n’a que 26 ans, mais compte déjà assez d’expérience pour qu’on ne le regarde plus de haut. Connu également en tant que producteur sous le nom de Panzah Zandahz, comme en tant que boss du label Token Recluse, il a toujours défendu une certaine approche de l’abstract hip hop, pour le bien de ses propres productions comme pour celui d’oeuvres d’artistes habituellement intouchables, Beck ou Radiohead notamment. Avec « Beyond My Means », son dernier fait d’arme, il enfonce le clou, use à foison de sa science du sampling (« The Stale Breath Of 1000 Lucrative Club Bangers ») pour donner naissance à un savant mélange de hip hop instrumental et de downtempo aux relents cinématographiques (« Portland To Paros ») rappelant les plus belles heures des années 90. Rien de bien novateur donc à la première écoute, mais rien qui invite pour autant à définitivement tourner les talons. En effet, sons analogiques volontairement cradingues, forte densité musicale, influences rock psyché sixties, groove efficace et beats francs rappellent le mystère Clutchy Hopkins (« Big Sick »), mais ramènent également illico aux périodes les plus passionnantes du genre: quand Anticon savait cultiver sa différence (« Bread & Puppet »), que Dj Shadow ne se perdait pas dans sa quête obsessionnelle de renouveau (« Expansion And Suppression », « With The Terrorists »), et que Ninja Tune jouissait d’une suprématie enviée (« Blue Dawn », « Firebombing My Little Dresden »). Agréablement varié, « Beyond My Means » prouve que cet abstract hip hop qu’on croyait mort et enterré a encore sa place quand il est bien mené. Une bonne nouvelle qui doit donc rester exceptionnelle.
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