11 Déc 05 Bettye Lavette – « I’ve Got My Own Hell To Raise »
[Album]
11/12/2005
(Anti/Pias)
Bettye Lavette est une des légendes encore vivantes de la soul music américaine. Découverte par Johnny Matthews (producteur rythm n’blues de Détroit en vogue de l’époque) alors qu’elle avait seulement seize ans, le bonhomme produit son premier album juste avant qu’Atlantic ne signe, sans franchement le savoir, une des futures grandes voix de la soul, génitrice de classiques de la trempe de « Let Me Down Easy », qui ira même jusqu’à bruler les planches de Broadway et enrichir le catalogue Motown. Car celle que la presse compare souvent à Tina Turner, Etta James et Aretha Franklin, possède un timbre de voix personnel à la fois doux, romantique et abrasif, qui ne laisse quiconque indifférent
C’est bien évidemment le cas avec ce « I’ve Got My Own Hell To Raise », sorti sur Anti (sous division d’Epitaph), qui souligne son grand retour et lui ouvre la voie d’une reconnaissance européenne tardive mais amplement méritée. Seul petit hic: se voir proposer ici une série de reprises alors qu’on aurait adoré des compositions originales. Ombre vite dissipée cependant dés que résonnent les premières intonations de la belle, fermement décidée à marier le blues et la soul (« On The Surface »), deux genres musicaux de nature généreuse. On retrouve donc un tracklisting totalement féminin, avec de beaux hommages à Lucinda Williams (« Joy »), Dolly Parton (« Little Sparrow »), Aimee Mann (« How Am I Different »), Sinead O`Connor (l’accapella « I Do Not Want What I Haven`t Got » d’ouverture) et Joan Armatrading (l’excelentissime « Down To Zero ») pour n’en citer que quelques uns. Le tout superbement produit par Joe Henry, parfaitement exécuté par un line up expérimenté, alternant ballades sensuelles (« The High Road », « How Am I Different ») et titres plus enflammés (« Joy », « Only Time Will Tell Me »)
Voilà un nouvel album, que dis je, un des grands classiques de cette année 2005 qui en toute logique rajoute pour de bon Bettye Lavette parmi les artistes intemporels et incontournables. Justement, intemporel, « I’ve Got My Own Hell To Raise », l’est assurément. Et quand cette grande dame vous susurre à l’oreille quelques phrases du genre « if you want me tonight, just say so« , on se laisse aller à quelques frissons de romantisme thérapeutiques, et on rêve d’une éternelle jeunesse. Indispensable, tout simplement
A écouterDown To Zero »The High Road
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