Bettye Lavette – « Child Of The Seventies »

Bettye Lavette – « Child Of The Seventies »

Child Of The Seventies[Album]
03/04/2006
(Rhino/Import)

Il n’est jamais trop tard pour rencontrer le succès. C’est ce que doit se dire Bettye Lavette qui, avec trente ans de retard injustifiés car incompréhensibles, se construit doucement une solide renommée internationale, notamment depuis le très acclamé « I’ve Got My Own Hell To Raise » sorti chez Anti l’an passé. Du coup, on ne rechigne pas à opérer un petit retour en arrière, et la sortie de ce « Child Of The Seventies », réédité en édition limitée à 7500 exemplaires, risque bien de faire quelques heureux

Petit rappel des faits. « Child Of The Seventies » devait sortir initialement en 1972, poussé par le label Atlantic Records jusqu’à ce que celui-ci laisse la belle en plan alors que celle-ci considérait ce disque comme son meilleur. Encore aujourd’hui d’ailleurs. C’est seulement en 2000 que les Européens peuvent se procurer ce disque aujourd’hui réédité dans sa version américaine agrémentée de quelques titres tirés de singles datant du début des années 60 et du début des années 70, mais aussi quelques inédits enfonçant le clou en terme d’intérêt. La première douzaine de morceaux est donc issue de la session originale enregistrée sous la houlette de Brad Shapiro, connu pour ses travaux avec Millie Jackson. Déjà ce fabuleux mélange de blues et de soul s’avérait détonnant, bourré d’émotion, et propulsait véritablement des titres tels que « It Ain’t Easy », « Fortune Teller », « Your Turn To Cry », qu’ils soient ballades (« Our Own Love Song »), communicatifs façon presque Jackson 5 (« Soul Tambourine »), même countrisant (« My Love Is Showing ») ou funky (« Ain’t Nothing Gonna Change Me »). Jetez cependant une oreille sur les excellents « The Stealer » à faire pâlir Tina Turner et « All The Black And White Children », tous deux apogée de cet album, bien qu’assez différents mais représentatifs du talent de la Dame. Suivent ensuite les deux inédits du jour (« Waiting For Tomorrow » et « Livin’ Life On a Shoestring » produits par Clarence Paul, assistant de Stevie Wonder), ainsi que les quatre singles parmi lesquels nous retiendrons la reprise du « Heart Of Gold » de Neil Young, ainsi que « My Man He’s a Loving Man » et « Shut Your Mouth », au son d’époque, qui avait alors attiré l’attention d’Atlantic

« Child Of The Seventies » est donc bien différent des derniers enregistrements de Bettye Lavette, car beaucoup plus encrés dans la soul, et le rythm n’blues. On se replonge alors avec plaisir dans la grande époque de la black music, celle des tripes, en apnée dans ce bain d’émotion et de bonnes vibrations. Du pur bonheur!

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