01 Mar 20 Best Coast – ‘Always Tomorrow’
Album / Concord / 21.02.2020
Surf pop
Chemin intéressant que celui de Bethany Cosentino. Après des études à New York City qui lui font découvrir à quel point sa Californie natale lui manque, la guitariste américaine revient à Los Angeles et s’implique dans différents projets, dont le groupe de drone hypnagogique Pocahaunted qu’elle crée avec Amanda Brown, co-fondatrice du label angeleno psyché et déjanté Not Not Fun. Voix éthérées, lentes progressions shamaniques, l’album Island Diamonds, sorti en 2008, leur accorde une certaine reconnaissance critique ainsi que l’invitation de Sonic Youth d’ouvrir l’un de leur concert.
Mais voilà, Bethany en a marre d’expérimenter. Elle jette l’éponge et s’en va avec Bobb Bruno (qui était jusque là leur producteur) pour créer Best Coast qui sort en 2010 Crazy For You, un album de garage-surf ensoleillé façon pop, cousu à l’aide de paroles pour le moins candides. Les thèmes abordés sont les chats, la fumette, l’amitié et la plage – l’opposé absolu des anxiétés économiques infligées par la crise des sub-primes de l’époque. Les mélodies accrocheuses encensent la critique et apportent au groupe une célébrité immédiate. Bethany est sur toutes les couvertures de magazines et joue en tête d’affiche dans tous les festivals de renom.
Les albums s’enchaînent et, après cinq ans de silence, Best Coast revient avec Always Tomorrow, un album aux influences pour le moins visibles bien que recréant une sonorité propre au duo. L’album démarre sur Different Light, qui à la façon des Dum Dum Girls envoie ses accroches caractéristiques avec efficacité et panache. Everything Has Changed débute sur une parfaite imitation d’I Love Rock ‘N’ Roll tandis que For The First Time s’endette irrémédiablement vis à vis des Fleetwood Mac (Everywhere, dont c’est une copie conforme) et de David Bowie façon China Girl. C’est néanmoins Master of My Own Mind qui dévie (légèrement) de la norme, avec ses synthés et son bridge reliant deux parties distinctes.
On pourrait critiquer le manque d’originalité de Wreckage (‘college-rock’ fabriqué avec du lait en poudre de pure formule Foo Fighters), Make It Last ou True (pop-rock des années 50). On pourrait aussi condamner des paroles dénuées de sous-texte. Mais à quoi bon ? Que demander de plus de la part du duo ? Best Coast fait du Best Coast et présente ici un mélange mélodique et relativement vivifiant de surf-rock à tendance garage. Dix ans plus tard, peu de choses ont changé.
A ECOUTER EN PRIORITE
Different Light, Master of My Own Mind, For The First Time
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