Bess of Bedlam – ‘Dance Until The Crimes End’

Bess of Bedlam – ‘Dance Until The Crimes End’

Album / Dur et Doux – Another Record / 20.05.2022
Pop folk psyché

A chacun ses démons. De l’autre côté de la Manche, Mary Shelley avait Frankenstein, et Bram Stoker, Dracula. Bien avant eux, le compositeur Henry Purcell était, quant à lui, hanté par une jeune femme internée de force dans le premier hôpital psychiatrique qu’ait connu l’Angleterre. Elle s’appelait Bess et l’institution, Bedlam. L’âme perdue a un jour réussi à s’évader. De sa courte échappée belle naîtra Bess Of Bedlam, micro épopée baroque du 17ème, dont le titre a inspiré Fanny L’Héritier et Guillaume Médioni d’Odessey & Oracle à l’heure de choisir un nom pour leur side band.

Le premier album du duo, au doux parfum de fruit d’été, avait ensoleillé notre année 2018. Parenthèse intime enregistrée entre deux LP de la maison mère (Speculatio et Crocorama), Folly Tales s’est naturellement imposé comme la bande son idéale des dimanches matin calmes où Grimm Grimm et Piano Magic débarquaient parfois à l’improviste pour le café.

Dance Until The Crimes End, second fait d’arme pacifiste des lyonnais, ravira tous ceux qui se plaisent à vivre dans un monde protégé de tout changement mais où la moindre surprise agréable sera néanmoins accueillie à bras ouverts. L’amont, frêle mosaïque de mélodies sucrées et arrangements limpides, y taquine gentiment un aval raffiné qui voit le Broadcast des jours heureux passer faire le bécot (Greenham Women, Jellyfish In The Sky) et la galaxie Morr Music taper l’incruste (Ms. John Soda sur The White Sea ou encore Spirit Fest sur Pinky & Millie). Du cristallin Willie au virevoltant Oddly Old, Bess Of Bedlam lance une invitation que l’on ne saurait refuser. Une invitation à regarder le temps passer, en bonne compagnie, sur fond de folktronica et psyché pop malicieuse.

Tout album réussi, on le sait, comporte obligatoirement quelques morceaux dispensables ou trop référencés. Dance Until The Crimes End ne déroge pas à la règle. Aussi, Left The Dream Behind ou Steel Wings seront vite oubliés. Laissons à Fanny et Guillaume le talent et, à l’auditeur, le soin de faire abstraction. Brian Wilson voyait en Smile une ‘teenage symphony to god’. Bess Of Bedlam n’en est pas encore là, mais pourra fièrement revendiquer une des plus belles odes aux couchers de soleil de l’année.

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A ECOUTER EN PRIORITE
Greenham Women, The White Sea, Houses On Sand, What Can We Wise Women Do, Oddly Old

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