03 Nov 09 Ben Sharpa – « B.Sharpa »
Album
(Jarring Effects)
09/11/2009
Electro hip hop grime
Entre l’Apartheid, le sida, et la prochaine coupe du monde, avouez que notre vision de l’Afrique du Sud est pour le moins réductrice. Pourtant, pour les mélomanes urbains, les choses changent, notamment grâce aux connections de Jarring Effects avec la scène locale, déjà responsables de la découverte de Ben Sharpa via un premier maxi sorti il y a un an. Censé annoncer la sortie imminente d’un album, il aura pourtant fallu attendre plus longtemps que prévu pour que cette figure emblématique locale s’étende sur un long format. Sobrement intitulé « B.Sharpa », ce premier opus en appelle plus à ses influences accumulées lors de sa jeunesse à Chicago qu’aux sonorités traditionnelles de ses origines. Ainsi, Ben Sharpa complète sa discographie avec une logique implacable, en usant de son flow revendicatif ramené de la côte Est des Etats Unis, qu’il pose sur des productions glaciales, à la fois hip hop, grime, dub, ragga et electro. En résulte un mix redoutable, à l’image des quelques titres déjà au tracklisting de « The Sharpaganda Theory: Lesson1 » (« Callin’ It Quits », « Check The Evidence », « Hegemony », « Off The Rails »), qui trouvera incontestablement preneur chez les fidèles de Roots Manuva comme de Wiley, et ne laissera plus aucun doute sur la capacité du Mc à endosser à lui seul la représentation de la scène electro hip hop de son pays. Même si, une fois retiré les intros et interludes, « B.Sharpa » lève seulement le voile sur six nouveaux titres confiés à la même équipe de producteurs (Sibot, D-Planet, Milanese) pour garder intacte la cohérence du disque, il ne laisse entendre aucun essoufflement. Au contraire, c’est une certaine diversité qu’offrent par exemple les dubisants « Sick n’Tired » (feat Archetypes) et « Critical Mass », le déstructuré « Avant Garde », et le plus classique mais frais « B To The E ». Impression confirmée donc: si le maxi tourne encore sur vos platines, ruez vous sur l’album les yeux fermés. Ben Sharpa, homme de trois continents, ne souffre jamais du décalage horaire.
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