Beach House – ‘Once Twice Melody’

Beach House – ‘Once Twice Melody’

Album / Sub Pop / 18.02.2022
Dream pop

Huitième disque, premier double album, premier autoproduit, 4 chapitres, 18 chansons, 84 minutes… Beach House a composé Once Twice Melody en trois ans, et le dévoile chapitre par chapitre depuis le mois de novembre dernier. Ils sont rares les disques de plus de 40 minutes de nos jours, mais le duo de Baltimore n’en fait pas une simple collection de chansons, il peaufine sa synth pop rêveuse, toujours plus chatoyante et affutée au fil des années.

S’il y a bien une chose que savent faire Victoria Legrand et Alex Scally, c’est installer une atmosphère vibrante et claire-obscure, naviguant d’une ambiance à une autre sans jamais perdre son auditeur. Ils s’autorisent même une courte incursion dans un registre un peu gothique à la fin du troisième chapitre avec Masquerade. Beach House ouvre Once Twice Melody tel un road trip lors d’une nuit chaude étoilée, plantant un décor cinématographique qui ne les quittera pas jusqu’à la dernière note; ‘There’s a light going out tonight, driving fast, flashing lines’, chante Victoria Legrand dès le second morceau Superstar.

Si le fil conducteur du disque est composé de mélodies répétitives et errantes aux sonorités électroniques propres au duo, de subtils et apparents détails innovants viennent se distiller çà et là. Le binôme explore différentes formations en insérant une batterie, jouée par James Barone dont l’empreinte contribue grandement à la particularité de cet album. Il s’aventure pour la première fois vers une orchestration à cordes, notamment sur le somptueux ESP ou l’enchanteur Pink Funeral, dont les arrangements sont confiés au célèbre compositeur et chef d’orchestre David Campbell. Victoria Legrand s’essaie au vocoder sur Runaway et ses envolées lyriques sont intensifiées par ses propres chœurs (Only You Know). Rareté chez Beach House : une guitare acoustique, soutenue par de longues réverbs, compose Sunset ou accompagne les claviers de Modern Love Stories. Mais le groupe ne s’éloigne jamais trop longtemps de ses fondamentaux : on retrouve les échanges familiers entre les claviers, les boîtes à rythme et la voix androgyne de Victoria Legrand dans New Romance, Over and over ou Illusion of Forever.

Avec la publication de ses cinq derniers titres, Beach House conclue majestueusement son odyssée de quatre mois. Le groupe s’illustre une nouvelle fois, les 84 minutes défilent et couvrent un large champ d’atmosphères, grâce aux expérimentations sonores et aux nappes mouvantes et impétueuses des synthés qui font sa singularité. Beach House réussit à ne jamais sonner différemment malgré des compositions et une esthétique en évolution constante. Comme le dit la chanteuse dans son dernier morceau, Modern Love Stories : ‘Into the stardust, I stand before the ending, carousel ascending, the end in the beginning, beginning to an ending.’.

ECOUTE INTEGRALE

A ECOUTER EN PRIORITE
Once, Twice Melody, Superstar, ESP, Runaway, Modern Love Stories

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