03 Août 11 Azari & III – « Azari & III »
Album
(Loose Lips)
29/07/2011
Fort de plusieurs E.P remarqués en 2010, le duo Azari & III débarque cet été avec son premier album éponyme. Un premier effort qui boude le format FM pour célébrer l’histoire de la house. Autrement dit, la diversité.
A chaque nouvel album, l’intérêt premier reste souvent le même: trouver les artistes et les mouvements auxquels l’œuvre faire référence. Les critiques (professionnels ou en herbe) l’ont bien compris et utilisent ce procédé littéraire à foison. Ici, nous ne dérogerons pas à la règle tant les influences semblent implicites. En dehors d’une mode que les jeunes d’aujourd’hui auront bien du mal à digérer, les Torontonians ont une idée très élaborée de la house telle qu’on la conçoit: un mix entre le son de Détroit qu’on connaît, la house de Chicago qu’on aime et la nu-disco, style Hercule and Loves Affair, qui nous rappelle inévitablement le glamour et les paillettes des eighties.
Pourtant, avant d’écouter l’album, les craintes ne peuvent être dissipées et, indéniablement, nous cédons dans un questionnement empreint d’anachronisme: combien de groupes sont tombés dans une vieillesse précoce à force de jouer avec des traits vintages? Rude et sensuel, Azari & III évite au maximum les angoisses d’un tel confort. Plus profondément que la majorité de leurs congénères, ils osent mettre toutes leurs influences sur un seul et même plan en les rapportant toutes à une seule et même cause: mettre l’universel au service d’une singularité.
Pour les fans, malheureusement, il n’y aura que peu de surprises sur cet album, la moitié des titres ayant déjà été joués maintes fois sur scène. L’un d’eux, « Into The Night », était déjà un tube. Ici, il est devenu l’épine dorsale aussi bien que le foyer initiateur d’où irradie la house vocale d’Azari & III. Un conseil, faites confiance à ces canadiens: en une somme de onze morceaux d’une grande intensité, le duo vous fera passer d’un dancefloor américain fantasmé aux étoiles synthétiques des années quatre-vingt et quatre-vingt-dix.
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