Jack And The Bearded Fishermen – ‘Playful Winds’

Jack And The Bearded Fishermen – ‘Playful Winds’

Album / Autoproduction / 23.03.2022
Heavy post hardcore

Disparaitre pour mieux s’épanouir et créer le manque. Voilà en quoi ont consisté les huit dernières années de Jack And The Bearded Fishermen qui pourtant, avec Minor Noise en 2014, avait forte impression au point d’être considéré comme une des formations phares de la frange la plus heavy du rock français. Mais loin de tracer leur plan de carrière, les cinq bisontins ont préféré l’épanouissement en allant varier les plaisirs au sein de leurs formations parallèles. Electro indus avec Horskh, indie rock avec Go Spleen, punk rock avec Red Gloves… Tous sont allés voir si l’eau était plus claire ailleurs, avant de finalement revenir à bon port et de retrouver leur complicité, comme si le temps n’avait finalement aucune emprise sur la couleur de la barbe.

Une chose est certaine pourtant, il n’en a aucune sur le rock burné de Jack And The Bearded Fishermen. A l’écoute de Playful Winds, le constat est sans appel : ces mecs là ne trichent pas. Au diable les tendances et l’opportunisme, le quintet revient à ce heavy post hardcore qui coule dans ses veines, le plus naturellement du monde si l’on en croit sa constance, comme sa fidélité à son registre de toujours. Culture du mur du son oblige, ce nouvel album, qu’il tire des ficelles heavy (Fingers Crossed, Season, Silent Films) ou plus indie rock (Beware of Birds, Atlantide), pousse comme ses prédécesseurs au coeur du cyclone. Solide point de repère au centre de ces bourrasques, le groove d’une section rythmique comme inamovible gronde autant qu’il rassure, laissant les trois guitares croiser le fer tout en lui servant de carapace.

A la fois sombres, froids et mélancoliques, ces dix titres laissent néanmoins percer quelques éclairs lumineux à la force de progressions de riffs particulièrement affutés, et d’un chant lui aussi porteur de mélodies plus ou moins brumeuses selon la force électromagnétique qui les enveloppe (Beware Of Birds, From Above). Car entre breaks bien sentis et le va-et-vient de ses guitares assez intelligentes pour savoir quand s’effacer pour le bien du morceau, Jack And The Bearded Fishermen jongle toujours très habilement avec les intensités et les distorsions qui font le noyau de sa musique. C’est donc de face, mais le vent dans le dos, qu’on prend ces dix vagues successives, dont seules deux offrent un peu de répit (Periscope, Playful Winds). A chacune, le coeur se soulève, les sensations sont fortes, et l’envie d’y revenir toujours plus insurmontable. Faudrait donc ne pas attendre huit ans la prochaine grande marée.

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ECOUTE INTEGRALE

A ECOUTER EN PRIORITE
Beware of Birds, From Above, Atlantide, Silent Films


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