
07 Fév 25 Cathedrale – ‘Poison’
Album / Howlin Banana / 14.02.2025
Post punk
A peine deux ans après Words/Silence qui marquait un nouveau pas en avant dans son évolution, voici revenu le temps de Cathedrale, aujourd’hui armé d’un Poison attestant à son tour de la singularité croissante de ses auteurs. Dans sa production d’abord puisqu’en confiant son destin au bruxellois Mathieu Versini, ce nouvel album – enregistré dans des conditions live – se drappe d’une profondeur, d’une rondeur chaleureuse inédite chez les toulousains, désormais quatuor pour aller plus droit encore. Autrement dit, Cathedrale sonne plus que jamais sur disque comme il se produit sur scène, et ne triche plus, si tant est qu’il ait déjà triché.
Poison a donc pour lui la spontanéité, la concision du live, et trace à son tour le chemin d’un groupe monté en à peine dix ans sur l’autel de la scène rock hexagonale grâce à un registre rock familier laissant surgir un grand nombre de références, mais toujours difficile à étiqueter avec précision. Souvent qualifiée de post punk à juste titre, la musique de ces enfants de la Ville Rose hésite surtout ouvertement entre garage, pop et punk rock, piochant là ou bon leur semble au gré de leur inspiration, jusqu’à faire de ce savant mélange leur identité propre.
La démarche a le mérite de promettre richesse, diversité et imprévisibilité : trois atouts qui, une fois rassemblés, font généralement mouche. Cathedrale le démontre d’ailleurs fièrement à chaque seconde de ces treize titres, unis par les liens d’une tension et d’une noirceur inédite ici indissociables (Radium), instiguées par des guitares stridentes voire bruitistes (Polonium), et des synthés apparus sur le précédent album, désormais bel et bien adoptés (Healing). Ensemble, ils tissent une toile de fond parfaite pour les textes très personnels de ce Poison, au sein desquels les addictions (Cravings), les angoisses (South Life, Where The Fire Is) et la mort (Wave Goodbye) résonnent plus particulièrement.
Mais ce qui frappe avant tout à l’écoute de ce cinquième album, c’est ce sens de la mélodie que les toulousains n’ont manifestement cessé d’aiguiser ces deux dernières années. Ici, de The Setting Sun (adaptation du poème Poison de Baudelaire) à The Two Worlds, en passant par Where The Fire Is et Enchantress, les refrains indélébiles sont légion, quand Cathedrale ne s’offre pas ‘simplement’ le luxe de signer de véritables tubes, accrocheurs de la première à la dernière note, parmi lesquels l’imparable Cravings, ou Monuments & Bricks et South Life tous deux chargés de mettre la barre haute dès l’entame. Difficile de ne pas y avoir un énième signe de l’assurance gagnée par un groupe passé maitre dans l’art de marier intensité brute et sensibilité mélodique. De l’eau bénite, ni plus ni moins !
Photos : Franck Alix
A ECOUTER EN PRIORITE
South Life, The Setting Sun, Where The Fire Is, Cravings, Enchantress
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