Atlas Sound – « Parallax »

Atlas Sound – « Parallax »

atlas180Album
(4AD)
04/11/2011
Indie

Personnage aussi squelettique que charismatique, Bradford Cox possède déjà une riche discographie, notamment en tant que frontman de Deerhunter chez qui il mêle expérimentations multiples, et joue de sa voix incroyable avec une liberté fragile: une attitude qu’il confirme d’une façon encore plus évidente au sein de Atlas Sound, un projet solo qui reflète ses plus profonds désirs de musicien.

Contrairement au précédent « Logos », plus expérimental, profond et délicat, on plonge pourtant facilement dans ce « Parallax » (attitude d’une personne changeant de point de vue ou de position, ndr), troisième long format dont le titre confirme non seulement la volonté d’évolution de Cox, mais aussi son envie d’assouvir de nouveaux désirs musicaux. Ainsi, on y trouve des balades pop enjouées, portées par une voix bien plus mise en valeur que par le passé (« The Shakes », « Lightworks »), tout comme quelques fines expérimentations électroniques bien conservées (« Modern Aquatic Nighsongs », « Doldrums »), dévoilant un univers plus intimiste pouvant cependant se révéler aussi agréable qu’ennuyeux. Dans un cas comme dans l’autre, on note la quasi omniprésence des guitares qui se fondent parfaitement dans ses nouvelles atmosphères (« Parallax »).

Cependant, ce nouveau visage d’Atlas Sound montre aussi rapidement ses limites, notamment à l’écoute d’effets studios parfois extrêmes (« Praying Man »), nous laissant même ici ou là entre grâce et ennui total (« Terra Incognita »). Enfin, « Parallax » souligne aussi une autre nouveauté. Habité par la ferme volonté d’être plus poignant, voire nostalgique et mélancolique, Cox chante désormais des textes totalement autobiographiques, souvent improvisés au moment des prises studio pour encore plus de spontanéité et d’émotion, pour rendre plus percéptible encore la fragilité qui le caractérise.

Ce nouvel album marque donc un certain tournant que certains apprécieront en y voyant la continuité de son art toujours angélique, tourné vers le désir de pousser son talent d’artiste lo-fi quelque peu complexe jusqu’à une certaine apogée. D’autres, en revanche, pointeront du doigt cette volonté assumée de se rendre plus accessible en abordant un virage plus pop, quitte à perdre en originalité. Pourtant, lorsqu’on le place dans un contexte global, ce « Parallax » se révèle finalement être une suite assez logique d’un « Halcyon Digest » tout autant éclaboussé par le génie et le charme de ce rockeur hors norme.

En écoute

Disponible sur
itunes25


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