Astrel K – ‘The Foreign Department’

Astrel K – ‘The Foreign Department’

Album / Tough Love / 08.03.2024
Pop expérimentale

Le talent de Rhys Edwards n’est plus à prouver, son foisonnement créatif non plus. Tout juste un an après le dernier opus de Ulrika Spacek, il revient avec son second album solo sous le nom d’Astrel K., qu’on écoutera sans relâche car sous ses abords tranquilles, voire faciles, The Foreign Department recèle mille petits trésors d’intranquillité et de mélancolie très addictives.

Si les histoires d’amour finissent mal en général, et que Rhys Edwards n’échappe pas à la règle, elles nourrissent systématiquement le travail des artistes. L’originalité de cet album-là réside dans l’antériorité des titres, majoritairement écrits avant que la catastrophe n’arrive, cette sorte de prescience singulière évitant que s’impose un lamento pesant. Et si The Foreign Department n’est pas un album joyeux, il en ressort plus de délicatesse et de mélancolie que d’amertume et d’obscurité.

Rhys Edwards habille son propos d’une pop folk intimiste,  tiraillée entre l’héritage ‘cathartique et elliptique’ (les mots sont de lui) d’Ulrika Spacek (The Foreign Department, A Ruderless Ship) et une élégance apaisée convoquant Léonard Cohen et Mercury Rev, surtout moins DIY, incluant des cordes (A Brighter Spell). L’homogénéité inespérée de l’ensemble illustre parfaitement l’état inconscient du songwriter pendant l’écriture, secoué par son déracinement norvégien, sa rupture amoureuse, la diffusion, la dissolution et la reconstitution de sentiments perdus ou nouveaux… 

Bruits de connexion d’ancien modem (R U A Literal Child ?), chants d’oiseaux de synthèse (Birds In Vacant Lots), virgules instrumentales planantes (Firma, C-Ya), l’album traverse la tête d’un homme qui a fini par lâcher prise et décide de se laisser porter plutôt que de lutter (arrêter de chercher ‘midi  à quatorze heures’, Darkness At Noon). C’est là la définition de ces ‘affaires étrangères’ selon Astrel K : devenir étranger à soi-même mais être capable malgré tout d’en faire un rapport profondément authentique, poétique et lumineux.

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ECOUTE INTEGRALE

A ECOUTER EN PRIORITE
Darkness At Noon, Brighter Spell, The Foreign Department, R U A Literal Child ?


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