14 Juin 10 As The Stars Fall – « Tempus Fugit »
Album
(10 Heures 10)
31/05/2010
Post rock mélancolique
Steve, Guillaume et Rémi sortent d’un trip musical de quelques années dans l’univers particulier et inégal du rap français sous le pseudonyme Medeline. Tapis dans l’arrière-boutique d’artistes comme Rohff, la Fonky Family ou Booba, ils (dé)laissent aujourd’hui les gros beats urbains pour faire pleurer les guitares et alimenter l’appellation bâtarde « post-rock ». Effectivement, les meilleurs ingrédients qui ont servi d’écrire ce style sont réunis, et à l’ancienne, sur « From Another Time »: des guitares qui grimpent, une mélodie conductrice hypnotisante et une mélancolie à toute épreuve. On regrette seulement que As The Stars Fall ne restent pas dans l’ascenseur un peu plus longtemps sur quelques épisodes.
Sur « A Dead Leaf Dance », cordes et piano se superposent le plus simplement du monde. Sans jeter de poudre aux yeux, le trio joue sa mélodie répétitive avec un doigt. Et ça suffit. Il y a de l’électricité dans l’air sur « Some Tears Can Never Dry », porté par cette montée de synthés et ces samples vocaux inquiétants. Passionnés de cinéma et de photographie, As The Stars Fall font un travelling image par image d’un rock insubordonné et intimiste. Malgré des structures parfois un peu simples et un manque de prise de risque sur certains morceaux, on se laisse escalader par « Frozen River », rangé entre « The Delano Orchestra » ou l’instrumental « Alone », proche d’Idem dans le genre intense et grinçant. Le dialogue violemment malsain qui introduit « I gave You A Choice » est carrément contradictoire avec la suite qui laisse entrevoir un paradis évident! Enfin, « Revolt » rappelle le Sigur Rös des débuts. Epuré, minimal, cotonneux, ça monte pendant sept minutes avant de prendre un virage final bien psyché.
Même si tout cela aurait pu sortir il y a dix ans et produire le même effet, on se rend compte avec plaisir que les disciples de Mogwaï ont encore des choses à dire…
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