Arthur Satan – ‘So Far So Good’

Arthur Satan – ‘So Far So Good’

Album / Born Bad / 25.06.2021
Pop psychédélique

Ceux qui suivent JC Satan depuis quelques années savent qu’il y a un gros cœur pop là dessous. Il affleure dans la structure des morceaux, ou nous offre des ballades telles que Erika ou In the Light. Mais est-ce de la pudeur ou de la fureur qui amène le groupe à le cacher, le plus souvent, sous une épaisse couche de décibels ? Arthur Satan aurait la réponse mais, cette année, il a choisi de revenir seul, sans ses collègues franco-italiennes, avec les compositions nettoyées avec soin de tous cris et saturations, qui font So Far So Good, son premier album solo.

Arthur Satan est aussi depuis tout jeune un gros consommateur de musiques, et notamment de productions des années 60-70. Il ne faut donc pas s’étonner que l’album prenne très vite cette direction, dès le très psychédélique Summer, loin d’être une carte postale jaunie par les années, comme en envoient tant de groupes quand les influences, certes délicieuses, prennent le dessus sur la personnalité. La preuve, à chaque rupture, on s’attend à un déchaînement satanesque qui ne vient pas, le compositeur maîtrisant les brides pour un morceau brillant et savoureux. Ceux qui avaient vu JC Satan leur de la tournée Love Session comprendront.

Quand Arthur s’assoie derrière un piano, Free fait son cabaret, laisse s’exprimer ses humeurs contraires, sa bonne et sa mauvaise conscience luttant pour la parole. Ça donne aussi la splendide ballade The Boy in the Frame, flamboyante de sincérité, et on se dit que notre homme possède une voix qui peut se permettre de venir plus en avant dans le mix. Alors que les premiers mots rappellent étrangement War Pigs du Black Sabbath, ce titre a quelque chose de glam, on peut penser à I’ve Seen that Movie Too d’Elton John ou à Marc Bolan. Ailleurs, le côté glam ressurgit, coupé au grunge, sur l’aguicheur et électrique She’s Hotter than the Sun. It’s All the Same ou Time is Mine font penser aux Kinks, dont Arthur Satan pourrait reprendre I’m Not Like Everybody Else. Car il n’a pas de CDI, ni de Renault Scenic, ni de maison en carton au bord de la rocade, et ça ne semble toujours pas être sa priorité. A ce sujet, on ne peut que vous inviter à voir ou revoir Mauvaises Graines, le reportage sur l’épopée Born Bad Records, label sur lequel sort So Far So Good. On trouve aussi sur ce disque deux morceaux folk psychédélique : Love Bleeds From Your Neck, une histoire d’amour entre vampires, et She’s Long Gone, une histoire d’amour entre humains. Les arrangements sont riches, mais aucun n’est superflu, tout est à sa place, tout coule de source, comme autant d’évidence.

Les influences sont une chose, mais toute la personnalité de notre homme prend le dessus sur ces compositions personnelles, voire autobiographiques, où il est question d’amour, de liberté, et de solitude aussi. Il y a mis tout son cœur et toute sa créativité, comme c’est le cas depuis plus d’une décennie maintenant. Il a aussi tout fait tout seul. Arthur le tatoué, le malicieux, méritera sa gargouille en bonne place sur la façade de la cathédrale du rock hexagonal.

ECOUTE INTEGRALE

A ECOUTER EN PRIORITE
Summer, Free, She’s Long Gone, The Boy in the Frame


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