21 Mai 10 Ark – « Arkpocalypse Now »
Album
(Perlon)
28/04/2010
House foutraque
À l’heure ou la French Touch 2.0 s’estompe silencieusement, on en oublierait presque que la scène electro française n’a pas encore enterré tous les acteurs de la première génération, celle qui – bien emmenée par Daft Punk et une pluie de producteurs bien cachés derrière le duo – faisait bouger les agités du bocal au début des années 2000. Ark en était alors un incontournable, et s’illustrait à plusieurs reprises, que ce soit en solo (« Alleluyark » en 2003) ou lors de quelques collaborations réussies (Shalark avec Dj Shalom en 2001). Cinq ans après avoir travaillé avec Jamie Lidell sur un « Caliente » particulièrement bien accueilli, celui qu’on nomme Guillaume Berroyer dans le civil revient enfin avec un nouvel album. Et plus qu’un simple retour, « Arkpocalypse Now » sonne véritablement l’heure de la résurrection.
Car il s’en est passé des choses depuis. Plutôt que de chômer, le frenchy a dû faire face à une série de tuiles (cambriolage, incendie…) qui auront considérablement ralenti la genèse de ce nouvel album pour lequel le producteur s’est trouvé contraint et forcé de se rééquiper. En cendres l’historique Atari, Ark use désormais de machines flambant neuves tout en conservant une approche à la fois froide et funkie qu’on reconnaît immédiatement dès « House Of The Dead » et l’excellent « Obamark », deux titres aux beats efficaces et aux arrangements particulièrement soignés qui donnent le coup d’envoi et, à l’instar de « Rising » un peu plus tard, font office de trait d’union indispensable avec le passé.
Et quelle plus belle preuve de talent que de pouvoir être immédiatement identifié après une demi-décennie d’absence? Peut-être celle de pouvoir renouveler son registre sans déconcerter ses fidèles, comme Berroyer parvient si bien à le faire sur le reste de ce « Arkpocalypse Now ». Bien entouré par quelques voix invitées – celles de Dolibox, Madd Vibe, Xanax (Svinkels), et surtout Lippie – Ark ose prendre quelques risques, dont celui de sonner comme une RnB débarrassée de ses plus infectes superficialités (« Puince », « Biscouit »). Alors, s’il ne fait pas toujours des merveilles (« Sugar Of Brain »), il parvient sans mal à esquiver la récurrente faute de goût, et maintient son auditoire en haleine. Car ce disque a beau être étiqueté house et sortir sur un label historiquement minimale, on marche là sur un terrain que Ark a su garder non conventionnel. Preuve en est un final popisant aussi réussi qu’inattendu. Comme l’album.
pixelgrower
Posted at 01:40h, 19 juinet hop une petite video pour illustrer l’article 🙂
http://dai.ly/9C4knE